Le déraillement puis l'explosion, suivie d'un incendie spectaculaire, d'un wagon-citerne chargé de GPL qui a ravagé lundi soir le quartier de la gare de Viareggio (nord-ouest de l'Italie) a fait au moins 16 morts et plus d'une dizaine de blessés graves.

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi s'est rendu sur place, a constaté un journaliste de l'AFP. Il a été applaudi par plusieurs personnes, mais d'autres l'ont insulté, notamment en le traitant de «bouffon», selon la même source.

«Il y a 16 morts, 36 blessés, dont 14 dans un état grave», a indiqué le service régional de santé, cité par l'agence de presse Ansa. Les blessés souffrent de graves brûlures, certains sur 90% du corps.

Le précédent bilan de la catastrophe, qui serait due à une défaillance mécanique, était de 14 morts, dont deux enfants.

Interrogée par l'AFP, la cellule de crise sur place a fait état de «13 morts confirmés», sans fournir d'autres détails.

Le maire de la ville, Luca Lunardini, a en outre mentionné cinq disparus.

«La majorité (des morts) n'ont pas encore été identifiés car certains sont défigurés», a déclaré Antonio Latella, un responsable du service de santé, à la télévision Sky TG24.

«Il y avait des morts, des corps dans la rue qui avaient été éjectés des maisons par l'explosion et tant de gens qui fuyaient, qui perdaient leur peau car ils étaient brûlés», a raconté à l'AFP Roberto Galli, un habitant.

«Le gaz s'est répandu, cela a explosé et tout a brûlé», ajoute-t-il, pointant du doigt la zone sinistrée.

«Oh mon Dieu», «Madonna», s'exclament des habitants sur une vidéo amateur diffusée sur Sky TG 24, alors qu'on entend l'énorme fracas des explosions dans la nuit noire, illuminée par plusieurs incendies.

Trois violentes explosions se sont produites peu avant minuit, soufflant deux immeubles d'habitation. Au moins quatre autres immeubles ont été endommagés.

Cinq wagons-citernes du train sur quatorze sont renversés et noirs de fumée à la sortie de la gare, a constaté un journaliste de l'AFP.

La locomotive et la première citerne sont détachées du reste du convoi. Les rails ont été déformés par le choc. Certaines roues des wagons ont atterri une trentaine de mètres plus loin.

«La cabine de pilotage a été envahie par le gaz, nous avons réussi à nous échapper», a raconté l'un des conducteurs du train.

Le transvasement du GPL (gaz de pétrole liquéfié) contenu dans les 13 autres wagons-citernes du convoi devait commencer dans l'après-midi.

Il n'y a pas de risque d'autre explosion car «les wagons ont été sécurisés et sont constamment arrosés d'eau froide», a affirmé le chef de la protection civile Guido Bertolaso.

«L'axe du premier wagon s'est cassé, provoquant son affaissement» puis le déraillement, selon les premières constatations, a indiqué Mauro Moretti, un responsable des chemins de fer, ajoutant que «les machinistes n'avaient fait aucune erreur».

Les wagons appartiennent à une société viennoise et semblent avoir «été révisés régulièrement», selon la même source.

Le sous-secrétaire aux Transports Roberto Castelli a cependant reconnu à la radio que la réglementation sur la révision des wagons, obligatoire tous les 6 ou 7 ans, devrait peut-être être revue car «les wagons sont (maintenant) beaucoup plus utilisés qu'auparavant».

En raison de l'accident, les trains enregistraient mardi plus de deux heures de retard dans le nord.

Les syndicats des chemins de fer régionaux ont annoncé une heure de grève mercredi matin pour réclamer davantage de sécurité.

Il s'agit de l'accident ferroviaire le plus grave en Italie depuis 2005: une collision le 7 janvier près de Bologne (centre) entre un convoi de marchandises et un train de voyageurs avait fait 17 morts.

Le pape Benoît XVI a envoyé un télégramme pour exprimer sa «profonde participation à la douleur qui touche la ville toute entière».