Un syndicat de pilotes d'Air France, le Spaf (minoritaire) a appelé à ne pas voler à bord d'Airbus A330 et A340 qui ne seraient pas équipés d'au moins deux nouvelles sondes de vitesse Pitot, jugeant «impossible» que tous ces appareils en soient dotés dès mardi.

Un autre syndicat de pilotes, minoritaire, Alter, avait lancé lundi soir un appel similaire, alors que les sondes de contrôle de vitesse ont été citées comme l'une des possibles causes de l'accident du vol Rio-Paris, qui a fait 228 mort le 1er juin.

Le Spaf a «édicté une consigne syndicale demandant aux pilotes de s'assurer que les avions étaient bien équipés de deux sondes» de mesure de vitesse nouvelles au moins sur trois, a déclaré à l'AFP Michel Le-Bras, pilote et membre du syndicat.

Selon le syndicat majoritaire SNPL, la compagnie Air France s'est engagée mardi à ce que tous ses long-courriers A330/A340 décollent désormais avec «au moins deux nouvelles sondes».

«Je ne vois pas comment, entre hier et aujourd'hui, on pourrait équiper 19 A340 et 15 A330 d'une deuxième sonde: avec un délai aussi court, c'est impossible», a réagi M. Le-Bras.

«La moitié des avions sont en vol ou en escale à l'étranger», a-t-il ajouté.

Selon lui, Air France a informé lundi les pilotes que les A330 et A340 «seraient équipés d'au moins une sonde» neuve, seuls neuf avions sur la totalité de la flotte étant d'ores et déjà équipés de deux ou trois sondes de nouvelle génération.

La compagnie dispose actuellement d'une quinzaine d'A330 et d'une vingtaine d'A340.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête technique, avait pointé vendredi «une incohérence des vitesses mesurées» par ces sondes dans le cas du vol AF 447 Rio-Paris.

«Le constructeur Airbus n'est pas exempt de reproches», a par ailleurs jugé M. Le-Bras, parce qu'il «a constaté que dans un certain nombre de compagnies du monde, on avait des problèmes de givrage des sondes» sans demander un remplacement obligatoire.