Elise, la fillette franco-russe au coeur d'un conflit parental enlevée vendredi en France, est arrivée en Russie avec de faux papiers, a affirmé lundi une source au ministère russe de l'Intérieur, alors que l'enfant reste introuvable.

«Nous disposons d'informations selon lesquelles la fillette et les personnes qui l'ont enlevée sont arrivées par avion en Russie avec de faux papiers», a déclaré cette source au ministère citée par l'agence Ria Novosti.

«En analysant les informations reçues de nos collègues étrangers et les données dont dispose le ministère de l'Intérieur, on peut dire à 99% qu'il s'agit d'Elise», a-t-elle ajouté.

Selon cette même source, «l'information selon laquelle les suspects et la fillette avaient franchi la frontière russe ne nous est parvenue qu'après l'atterissage de l'avion en Russie».

La France avait demandé samedi à la police russe de contrôler l'identité de deux hommes et d'une femme, accompagnés d'un enfant, partis à Moscou depuis Genève. Mais les contrôles à l'arrivée samedi soir n'ont rien donné, selon des sources policières françaises.

La police moscovite chargée du transport aérien a démenti pour sa part disposer d'informations sur la présence en Russie de l'enfant, dont le père français et la mère russe se disputent la garde.

«Nous n'avons aucune information sur le lieu où elle se trouve actuellement», a déclaré à l'AFP Tatiana Bondareva, porte-parole de l'antenne moscovite du ministère russe de l'Intérieur chargée du Transport aérien et maritime.

Les agences russes Interfax et Ria Novosti, citant ce même département, avaient affirmé peu auparavant le contraire.

«Nous disposons d'informations selon lesquelles E. André-Belenkaya, qui fait l'objet d'un avis de recherche international via Interpol, se trouve sur le territoire de Russie», avait déclaré une source au sein de ce service à Interfax.

L'ambassade de France à Moscou a pour sa part déclaré que l'enfant ne se trouvait pas, à sa connaissance, en Russie. «Nous ne savons absolument pas où est localisée la petite fille. A priori elle n'est pas en Russie», a dit à l'AFP une porte-parole de l'ambassade.

Le procureur de Tarascon, Antoine Paganelli, en charge de l'enquête dans le sud-est de la France, a confirmé en fin de matinée à l'AFP que les recherches se poursuivaient «dans tous les sens».

La fillette de trois ans et demi a été enlevée vendredi à Arles, dans le sud-est de la France, par deux hommes et une femme, alors qu'elle revenait de l'école avec son père.

Ce dernier, Jean-Michel André, accuse la mère russe, Irina Belenkaya, d'être l'auteur du rapt, le couple se déchirant pour la garde de la fillette.

Elise reste depuis introuvable malgré un important dispositif policier et douanier étendu à toute l'Europe.

En Russie, le bureau d'Interpol a «averti les gardes-frontières russes et les autres services concernés pour qu'ils localisent» les personnes recherchées, a annoncé sa porte-parole Tatiana Trounaïeva.

Mais les garde-frontières n'avaient reçu aucune directive en ce sens lundi matin: «Nous n'avons aucune consigne à ce sujet», a déclaré à Interfax une source au sein de ce département, qui relève du Service fédéral de Sécurité (FSB, ex-KGB).

Ils ne sont pas en mesure de dire si Elise est en Russie parce qu'ils «n'établissent pas de liste des personnes franchissant la frontière», a ajouté cette source.