La défense de l'ex-magnat russe du pétrole Mikhaïl Khodorkovski a demandé vendredi l'arrêt du nouveau procès de l'homme d'affaires pour détournements à grande échelle, estimant que les délits pour lesquels il est jugé n'étaient pas constitués.

«Il n'y a aucun indice de délit dans les agissements de M. Khodorkovski et (de son associé Platon) Lebedev», qui comparaît pour les même faits, a déclaré l'un des avocats de la défense, Vadim Kliouvgant, cité par l'agence Itar-Tass.

«Nous avons aussi relevé plusieurs violations de la procédure judiciaire et des droits constitutionnels de nos clients», a ajouté l'avocat pour expliquer la requête en annulation du procès.

Le tribunal moscovite de Khamovniki se prononcera sur la requête de la défense à l'issue des audiences préliminaires qui ont débuté mardi, selon un autre avocat de la défense, Konstantin Rivkin.

La juridiction a accordé à la défense jusqu'au mardi 10 mars pour prendre connaissance des nouveaux éléments versés au dossier, sachant que lundi est férié en Russie. Le procès se poursuivra le mercredi 11.

Mercredi, la défense avait demandé au cours d'une autre audience préliminaire, la révocation du président du tribunal, Viktor Danilkine, estimant qu'il ne serait «pas objectif et indépendant».

Cette requête a été rejetée par la juridiction.

L'ex-PDG du géant pétrolier Ioukos et son associé Platon Lebedev comparaissent pour des détournements de pétrole à hauteur de 900 milliards de roubles (20 milliards d'euros) et leur revente illégale entre 1998 et 2003.

Ils encourent pour ces délits plus de 20 ans de prison supplémentaires.

En 2005, l'ex-homme le plus riche de Russie et son associé avaient été condamnés à huit ans de prison pour fraude fiscale et escroquerie à grande échelle, au terme d'un premier procès orchestré selon leur entourage par le Kremlin.

M. Khodorkovski et son associé ont été envoyés purger leur peine en Sibérie, près de la frontière chinoise. Ils ont été transférés à Moscou le 24 février pour le nouveau procès.