Les Londoniens ont célébré à leur manière l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche hier: en levant leur verre au nouveau président américain.

Car dans beaucoup de pubs dans la capitale, la cérémonie d'investiture à Washington avait remplacé les matchs de soccer sur les écrans plats.

 

Au pub The George, dans Soho, le silence s'est installé dès que Barack Obama a pris la parole.

Henry Fletcher avait décidé de regarder le discours en direct à la dernière minute. «Je me suis dit que je ne pouvais pas manquer ça. J'ai eu la chair de poule. J'étais content qu'il critique de façon à peine voilée la doctrine de Bush», dit l'architecte britannique de 31 ans.

Quelques tables plus loin, deux publicitaires discutaient de la nouvelle ère Obama. «Si nous l'aimons, c'est parce que nous haïssions tant Bush», explique Jason Davie.

«C'est un de ces moments dont on se souvient toute une vie», ajoute Martin Edwards.

De son côté, le premier ministre Gordon Brown n'a pas perdu de temps pour saluer un «nouveau chapitre dans l'histoire du monde». «Il est un homme déterminé et énergique doté d'une grande vision et d'un grand sens moral», a-t-il affirmé à sa résidence de Downing Street.

Les marchands de journaux faisaient des affaires d'or. Pas assez au goût de certains. «J'ai vendu 20% d'exemplaires de plus alors que je m'attendais à une hausse de 50%», dit Peter Klappnorth, livreur du quotidien The Evening Standard dans le quartier de Leicester Square.

À un jet de pierre, les sourires étaient nombreux au T.G.I. Friday's, une chaîne de restauration américaine. «Je suis encore sous le choc, affirme Omar Mohamed, étudiant nigérian établi à Londres. Je suis content qu'il ait tendu la main aux pays musulmans. Je me méfiais des États-Unis, mais plus maintenant.»

À quelques mètres, Valerie Brown-Beckford, Américaine vivant à Londres, discutait avec une femme qu'elle venait de rencontrer. «Aujourd'hui, tout le monde se dit «Bonjour». C'est aussi ça le changement», dit-elle les yeux brillants.