Les Roumains votaient dimanche lors d'élections législatives marquées par un duel serré entre la gauche social-démocrate (PSD) et la droite démocrate-libérale (PDL), et une faible participation.

Quelque 18 millions de Roumains étaient appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement, avec en jeu 315 postes de députés et 137 de sénateurs, selon un nouveau mode de scrutin à un tour combinant le vote uninominal avec le vote sur listes.

Selon les chiffres du Bureau électoral central, le taux de participation était de 19,84% pour l'ensemble du pays -- seulement 15,85% dans la capitale -- sept heures après l'ouverture du scrutin, soit bien en-deça des taux enregistrés à la même heure lors des législatives de 2004 (27,18%) et de 2000 (27,25%).

Les précédentes éditions étaient il est vrai associées à l'élection présidentielle, ce qui n'est plus le cas depuis 2004 et le passage à cinq ans du mandat du chef de l'État.

Selon une enquête de l'institut INSOMAR, la participation était nettement plus forte chez les 50 ans et plus (64%), contre seulement 12% chez les électeurs agés de 18 à 34 ans, après trois heures de scrutin.

Le vote des jeunes était d'ailleurs évoqué par le vice-président du PDL Theodor Stolojan. «Je regrette que bon nombre de jeunes aient quitté Bucarest et j'espère qu'ils seront de retour ce soir à temps pour exercer un droit de vote durement gagné en décembre 1989», a déclaré le candidat au poste de premier ministre.

«Ce sont les élections les plus importantes depuis 1990», a lancé pour sa part le leader du PSD Mircea Geoana, qui estime que leur résultat, dans le contexte de la crise économique mondiale, «influencera le destin de la Roumanie pour les 20 prochaines années».

M. Tariceanu estimait quant à lui que les Roumains devaient «opter pour la voie qui permettra au pays de devenir la 7e puissance économique de l'UE».

«J'espère que ce scrutin aboutira à un renouvellement de la classe politique», a lancé un professeur d'université de Bucarest à sa sortie du bureau de vote.

«Il serait simpliste de penser qu'un changement de mode de scrutin va changer en un jour la classe politique», a déclaré pour sa part à l'AFP Ion Iliescu, ancien président de la Roumanie qui a renoncé à sa vie parlementaire.

Le PSD, écarté du gouvernement en 2004, et le PDL, membre de la coalition au pouvoir jusqu'à la rupture avec le PNL et l'exclusion de ses ministres en avril 2007 par M. Tariceanu, sont au coude à coude avec 35% des intentions de vote selon les sondages, soit un score insuffisant pour former la majorité «solide» souhaitée par le chef de l'État.

Crédité jusqu'à 20% des intentions de vote, le parti national libéral (PNL) du premier ministre Calin Tariceanu se pose en candidat incontournable dans la négociation de toute alliance.

Comme pourrait l'être aussi l'Union démocratique des Magyars (UDMR, alliée au gouvernement), seul autre parti quasiment assuré d'atteindre le seuil des 5% pour entrer au Parlement.

Si les trois principaux partis ont désigné chacun un candidat au poste de premier ministre, le choix définitif appartiendra au président Traian Basescu, qui a rappelé que «personne ne pourra (lui) imposer le nom» du futur chef du gouvernement.