Le gouvernement socialiste portugais a appelé vendredi au rétablissement rapide de la «normalité constitutionnelle et démocratique» dans l'archipel autonome de Madère, où la majorité régionale social-démocrate a voté la suspension des travaux du parlement local.

«Le gouvernement attend que la normalité constitutionnelle et démocratique soit rétablie avec la plus grande rapidité dans la région autonome de Madère», a déclaré le ministre de la Présidence, Pedro Silva Pereira, dans une déclaration à l'issue du conseil des ministres.Jeudi soir, les élus du Parti social-démocrate de Madère (PSD-M, conservateur), au pouvoir depuis 30 ans dans l'archipel, avaient voté la suspension des travaux de l'Assemblée régionale dans l'attente d'une décision judicaire à l'encontre d'un député de l'opposition, qui, la veille, avait brandi un drapeau nazi dans l'hémicycle en les traitant de «fascistes».

Ils avaient également suspendu le mandat de ce député, José Manuel Coelho, unique élu du parti Nouvelle Démocratie, qui, vendredi matin, s'était vu interdire l'accès au Parlement par des gardes de sécurité.

«La démocratie est suspendue dans la région autonome de Madère», avait réagi le président du groupe socialiste au parlement régional, Vitor Freitas, qui tout en se désolidarisant de l'initiative de M. Coelho, avait lancé un appel au président portugais Anibal Cavaco Silva, lui-même membre du Parti social-démocrate.

Selon l'agence Lusa, citant vendredi soir une source proche de la présidence portugaise, M. Cavaco Silva, qui est «en contact avec son représentant» dans la région, Antonio Monteiro Diniz, lui a fait part de son souhait de voir «un retour à la normale rapide» à Madère.

L'archipel de Madère est dirigé depuis trente ans par Alberto Joao Jardim, le président du gouvernement régional, reconduit en avril dernier pour un douzième mandat à la tête du PSD-M. Détenteur de la majorité absolue au Parlement régional, le PSD-M dirige également les 11 municipalités des îles de Madère (245 000 hab.) et Porto Santo (4 500 hab.)