(Washington) Les États-Unis et le Mexique se sont à nouveau engagés à « œuvrer ensemble » pour lutter contre l’immigration clandestine le long de leur frontière commune, vendredi à Washington lors d’une deuxième série d’entretiens en un peu plus de trois semaines, en pleine année électorale dans les deux pays.

« Nous avons fait de grands progrès en l’espace de trois semaines depuis cette [première] réunion et sommes impatients d’en faire le bilan aujourd’hui, ainsi que d’examiner les mesures supplémentaires que nous pouvons prendre ensemble pour faire avancer l’objectif que nous partageons, à savoir réduire l’afflux sans précédent de migrants irréguliers », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken en recevant son homologue mexicaine Alicia Barcena au département d’État.

  • Le secrétaire d’État américain Antony Blinken

    PHOTO CLIFF OWEN, ASSOCIATED PRESS

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken

  • La ministre mexicaine des Affaires étrangères Alicia Barcena

    PHOTO AMANDA ANDRADE-RHOADES, REUTERS

    La ministre mexicaine des Affaires étrangères Alicia Barcena

1/2
  •  
  •  

Il s’est également félicité de l’investiture récente du dirigeant social-démocrate Bernardo Arévalo au Guatemala, qui « ouvre un nouveau domaine important de coopération en matière de migration entre nos trois pays ».

M. Blinken s’était rendu le 27 décembre à Mexico où il s’était entretenu avec le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, faisant part d’avancées pour gérer la crise migratoire.

Le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, et la conseillère pour la Sécurité intérieure à la Maison-Blanche, Liz Sherwood Randall, participent également à cette réunion vendredi, ainsi que leurs homologues mexicains.

Ces rencontres rapprochées témoignent de la volonté de l’administration démocrate du président Joe Biden de se montrer ferme sur l’immigration, alors que les élus républicains au Congrès exigent un net durcissement de la politique migratoire en échange de leur soutien à une enveloppe budgétaire pour aider l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.

De son côté, l’ancien président Donald Trump, qui cherche sa revanche dans les urnes cette année face à Joe Biden, a redoublé ses attaques contre les migrants, les accusant notamment d’« empoisonner le sang » des États-Unis.

Les deux pays sont en année électorale : le président Biden joue sa réélection en novembre et des élections présidentielle et locales sont prévues au Mexique en juin.

Aucune annonce n’est attendue vendredi de la « réunion de travail », censée examiner « le fonctionnement opérationnel entre nos deux gouvernements, sur ce qui fonctionne, sur la manière dont nous pouvons nous adapter, car ces flux sont dynamiques », a indiqué à des journalistes un haut responsable américain sous le couvert de l’anonymat.

Responsables américains et mexicains doivent aussi discuter de la situation dans la jungle du Darien, entre la Colombie et le Panama, ainsi que les défis posés par les réseaux de passeurs qui exploitent les migrants.

PHOTO LUIS ACOSTA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des migrants marchent dans la jungle près du village de Bajo Chiquito, premier contrôle frontalier de la province de Darien au Panama, en septembre 2023.

Un record de plus de 520 000 migrants, dont quelque 120 000 mineurs, ont traversé en 2023 l’inhospitalière jungle du Darien, en route vers les États-Unis, selon le gouvernement panaméen.

La migration vers les États-Unis a atteint un niveau record l’année dernière.

Entre octobre 2022 et septembre 2023, quelque 2,4 millions de migrants ont franchi la frontière sud des États-Unis, d’après la police des frontières américaine.

Avec plus de 3000 km de frontière avec les États-Unis, le Mexique est un pays de transit et d’attente pour les migrants, principalement en provenance de pays d’Amérique centrale en proie à la violence ou à la pauvreté (Honduras, Guatemala, Salvador), des Caraïbes (Haïti, Cuba) et du Venezuela.