(Washington) Le procès de l’ancien avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, pour l’indemnisation de deux agentes électorales qu’il avait traînées dans la boue lors du scrutin présidentiel de 2020, s’est ouvert lundi devant un tribunal fédéral de Washington.

La juge Beryl Howell l’avait déjà déclaré en août coupable de diffamation envers Ruby Freeman et sa fille Wandrea « Shaye » Moss, deux agentes électorales de l’État de Géorgie (sud-est) et condamné à leur rembourser près de 133 000 dollars de frais d’avocat.

Ce procès vise à déterminer le montant des dommages et intérêts dus par M. Giuliani, qui a reconnu les faits. Les deux femmes réclament de 15,5 à 43 millions de dollars.

À partir d’une vidéo montrant la mère et sa fille lors du décompte des bulletins se passant un objet – qui s’avérera être une pastille de menthe – l’ex-maire et ex-procureur de New York avait affirmé qu’elles échangeaient une clé USB « comme s’il s’agissait de doses d’héroïne ou de cocaïne » pour truquer les résultats.

Les plaignantes, toutes deux noires, avaient raconté à la commission parlementaire sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 comment les accusations de M. Giuliani, reprises par Donald Trump sur ses réseaux sociaux, leur avaient valu un déferlement d’insultes et de menaces, souvent à caractère raciste.

Rudy Giuliani a été inculpé en août par la justice de Géorgie avec Donald Trump et 17 autres personnes pour manipulations illicites afin d’inverser les résultats de l’élection de 2020 dans cet État clé.

Quatre des 19 prévenus initialement visés par l’acte d’accusation délivré le 14 août, en vertu notamment d’une loi sur la criminalité en bande organisée, ont déjà plaidé coupable. Ils ont été condamnés à des peines réduites, sans prison ferme, en échange de leur témoignage au futur procès des autres accusés.