(Washington) La Maison-Blanche a réaffirmé lundi que le droit à manifester ne pouvait s’accompagner de menaces ou de violences, après un week-end marqué par des actions de défenseurs de l’avortement, notamment devant les domiciles de juges de la Cour suprême.

La haute cour semble prête à remettre en cause le droit des Américaines à interrompre leur grossesse et les tensions sont vives dans le pays autour de la question.

« Le président des États-Unis croit fermement au droit constitutionnel à manifester. Mais cela ne devrait jamais comprendre des violences, menaces ou actes de vandalisme », a tweeté la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki.

« Les juges remplissent une fonction extrêmement importante dans notre société, et ils devraient pouvoir le faire sans s’inquiéter pour leur propre sécurité », a-t-elle ajouté.

Une centaine de manifestants pro-choix ont défilé samedi devant le domicile du juge conservateur de la Cour suprême Brett Kavanaugh, avant de se rendre devant celui du président de la cour, John Roberts, en banlieue de Washington. Des actions dénoncées comme des pressions inacceptables par les conservateurs.

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Des manifestants devant la maison du juge Brett Kavanaugh à Chevy Chase, au Maryland

Deux élus républicains, Tom Cotton et Paul Gosar, ont ainsi dénoncé des actes d’« intimidation » effectués selon eux avec le soutien tacite de l’administration de Joe Biden.

En outre, la police a ouvert une enquête après que les locaux d’une organisation qui milite contre l’avortement ont été incendiés et tagués dimanche au Wisconsin.

La semaine dernière, le site américain Politico a suscité une déflagration en publiant un projet d’arrêt de la Cour suprême qui, s’il est adopté tel quel, renverra les États-Unis 50 ans en arrière, quand chaque État était libre d’interdire ou d’autoriser les avortements.

Les défenseurs du droit à l’avortement ont appelé les Américains à défiler en masse samedi. Quatre grandes marches sont attendues à Washington, New York, Chicago et Los Angeles et des centaines de rassemblements doivent avoir lieu dans le reste du pays.

Le président américain a appelé les Américains à défendre le droit « fondamental » à l’avortement dans les urnes lors des législatives de l’automne.  

Mercredi, le Sénat devrait également se prononcer sur une loi fédérale garantissant le droit à l’avortement. Un vote symbolique est attendu, la majorité des démocrates y étant trop étroite pour leur permettre d’adopter un tel texte.