L'équipe du procureur spécial Robert Mueller, chargé de la tentaculaire enquête russe, envisage de nouveaux chefs d'inculpation contre l'ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, qu'elle accuse d'avoir menti en dépit d'un accord de coopération.

« Il pourrait y avoir des charges supplémentaires, mais nous n'avons pas encore pris de décision », a déclaré l'avocat Andrew Weissmann lors d'une audience de procédure vendredi devant un tribunal fédéral de Washington.

Paul Manafort pourrait être inculpé pour parjure ou obstruction à la justice.

Poursuivi pour des malversations antérieures à 2016, Paul Manafort, 69 ans, avait conclu en septembre un accord avec l'équipe de Robert Mueller, promettant de coopérer avec les enquêteurs en échange d'une peine amoindrie.

Cet homme ayant noué de nombreux contacts en Ukraine et en Russie pourrait être un témoin-clé dans cette enquête qui vise à établir s'il y a eu collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, qu'il a dirigée pendant cinq mois.

Mais lundi, le procureur spécial l'a accusé d'avoir rompu l'accord en mentant au FBI. Ses avocats assurent qu'il est de bonne foi.

Lors de l'audience vendredi, l'accusation n'a pas révélé le contenu de ses mensonges supposés. Elle devra transmettre à la justice le détail de ses griefs le 7 décembre, a fixé la juge Amy Jackson.

À cause de ce rebondissement, le prononcé de la peine de Paul Manafort ne pourra pas intervenir avant plusieurs semaines. La juge a fixé au 5 mars sa décision finale, tout en prévenant qu'elle devrait peut-être « la reporter ».  

Donald Trump, qui ne cesse de critiquer l'enquête de Robert Mueller comparée à une « chasse aux sorcières » injuste et coûteuse, a loué cette semaine le « courage » de son ancien directeur de campagne et fait savoir qu'il n'excluait pas de lui accorder une grâce présidentielle.