Le parlementaire républicain haut en couleur Dana Rohrabacher, connu pour son soutien au président russe Vladimir Poutine et ses prises de position abruptes en politique étrangère qui lui ont valu d'être déclaré persona non grata au Pakistan et en Afghanistan, a perdu le siège qu'il détenait depuis 30 ans à la Chambre des représentants, selon les dernières estimations.

Selon les dernières projections samedi, quatre jours après les élections de mi-mandat qui ont vu les démocrates gagner la majorité à la Chambre des représentants, M. Rohrabacher, 71 ans, accusait un retard de 4% sur son rival démocrate Harley Rouda.

Le scrutin se déroulait dans un district du comté d'Orange en Californie méridionale, bastion conservateur où une diversité ethnique croissante a favorisé la poussée démocrate.

Dana Rohrabacher s'est illustré en allant brièvement combattre aux côtés des Moujahidine afghans anti-Soviétiques avant d'être élu au Congrès en 1988 sur un programme violemment anticommuniste.  

Ses opinions politiques tranchées faisaient toutefois bon ménage, dans un style typiquement californien, avec la pratique du surf ou de la guitare et, bien avant que le grand public ne s'empare de la question, son soutien à la légalisation de la marijuana.

En 2012, il avait proposé au Congrès une résolution pour l'indépendance du Balouchistan qui n'avait guère de chances d'être approuvée mais a suscité des manifestations de rue et les protestations du Pakistan. Il s'était également vu interdire l'entrée en Afghanistan après avoir qualifié de corrompu Hamid Karzai, alors président.

Plus récemment, l'ancien combattant de la guerre froide avait décidé que l'islam radical, et non plus la Russie, constituait la principale menace et que Poutine était un allié.

Il a raconté l'avoir rencontré lorsque celui-ci était adjoint au maire de Saint-Pétersbourg et s'être livré à un bras de fer avec lui après une dispute alcoolisée pour savoir qui avait remporté la guerre froide : «Il m'a vaincu en une milliseconde».

Après la victoire surprise de Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016, son nom a figuré parmi ceux des nouveaux ambassadeurs potentiels.