Le président américain Donald Trump dément toute collusion avec la Russie de Vladimir Poutine pendant la campagne électorale, lors de laquelle les renseignement russes sont accusés d'avoir piraté des proches d'Hillary Clinton.

Lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche, le milliardaire a refusé de dévoiler son jeu quant à un éventuel rapprochement avec Moscou, laissant entendre que tout nouveau départ dans la relation n'était pas automatique et devrait d'abord servir les intérêts américains.

Après plusieurs jours de crise au sommet de l'État, Donald Trump a répondu aux dernières révélations de presse, fondées sur des fuites, faisant état de contacts répétés l'année dernière entre des membres de son équipe et des responsables proches du Kremlin.

«Non, non, personne de ma connaissance», a-t-il déclaré. «Je n'ai rien à voir avec la Russie. À ma connaissance, aucune des personnes qui m'entourent non plus», a ajouté le président américain.

«Toute l'histoire de la Russie est une ruse», a tonné le milliardaire, en déplaçant le débat sur les fuites de renseignements.

Il a annoncé avoir demandé au ministère de la Justice d'enquêter sur «les fuites criminelles», émanant selon lui d'anciens de l'administration Obama.

La confrontation de plus d'une heure avec la presse a été l'occasion de s'expliquer sur le limogeage de son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn.

Ce proche conseiller est tombé lundi soir après la révélation qu'il avait menti sur le contenu de ses conversations avec l'ambassadeur russe à Washington, en décembre, des discussions qui ont couvert le sujet très sensible des sanctions américaines contre Moscou, imposées par Barack Obama en représailles aux piratages informatiques russes contre le parti démocrate.

Donald Trump a d'une part défendu M. Flynn et estimé que parler de sanctions entrait dans le cadre général de son travail. Mais d'autre part, il a confirmé qu'il l'avait limogé parce qu'il n'avait pas dit la vérité.

«Quant à moi, je ne possède rien en Russie. Je n'ai pas de prêts en Russie. Je n'ai aucun accord en Russie», a-t-il ajouté sur le fond de l'affaire, qui agite le tout Washington depuis plusieurs jours.

«Vous pouvez dire ce que vous voulez sur la Russie, ce sont de fausses informations fabriquées pour compenser la défaite des démocrates, et la presse joue le jeu», a-t-il dit.

Chasse aux fuites

La chasse à l'homme qu'il a de facto lancée au sommet de l'État en raison des fuites pourrait semer la terreur au sein du conseil de sécurité nationale ou du reste de l'administration.

Le républicain s'est plaint que les débats internes de l'administration ou ses conversations avec les dirigeants étrangers soient constamment éventés.

«Que se passera-t-il quand je m'occuperai de la Corée du Nord ?», s'est-il demandé.

CNN, le New York Times et le Wall Street Journal ont fait les frais de la fureur de Donald Trump. Il a dénoncé les «fake news», les fausses informations, notamment un article selon lequel les agences de renseignement faisaient de la rétention d'informations à son égard. Le bureau du directeur du renseignement national a démenti.

Interrogé sur des propos tenus l'an dernier, quand il avait déclaré son amour de WikiLeaks, Donald Trump a souligné qu'il s'agissait aujourd'hui d'informations classées secret défense, et non des messages privés non classifiés.

De l'autre côté de l'Atlantique, deux ministres du gouvernement Trump en déplacement ont parallèlement posé leurs pions dans la perspective d'une négociation avec la Russie.

Le secrétaire d'État, Rex Tillerson, a demandé à Moscou de «respecter les accords de Minsk et de contribuer à la désescalade de la violence en Ukraine», après une rencontre avec son homologue à Bonn.

Et à Bruxelles, le secrétaire à la Défense James Mattis, tout en assurant que son pays chercherait des terrains d'«entente» avec la Russie, a prévenu qu'il n'envisageait pas «maintenant» de collaborer au plan militaire. Il l'a appelée à «se conformer au droit international».

À Washington, Donald Trump a souligné qu'il n'avait «rien» donné à M. Poutine à ce stade.

«Je ne sais pas si nous conclurons un accord», a-t-il dit. «Peut-être, peut-être pas. Ce serait plus simple pour moi d'être dur (...) Mais vous savez quoi? Je veux faire ce qui sert les Américains».