Mille dix-huit: c'est le nombre exact de jours qui s'écouleront d'ici le 8 novembre 2016, date de la prochaine élection présidentielle américaine. Sur le plan politique, il s'agit d'une éternité multipliée par une infinitude. Mais, à en juger par le battage politique et médiatique autour d'Hillary Clinton aux États-Unis, c'est quasiment demain matin. Retour sur ce que nous avons vu, entendu et lu à son sujet au cours des sept derniers jours.

La planète Hillary

Que diable est-ce? La question fait référence à la couverture du nouveau numéro du New York Times Magazine, qui a fait surface sur l'internet jeudi. On y voit le visage d'Hillary Clinton inséré dans une planète dont la force d'attraction est liée à une possible campagne présidentielle en 2016. L'illustration a suscité l'étonnement, la risée et plusieurs parodies sur la Toile. Les réactions ont été si nombreuses que le graphiste Arem Duplessis a cru bon d'expliquer dans un blogue du Times la genèse de la couverture illustrant «l'influence d'Hillary Rodham Clinton sur diverses personnes au sein de son univers politique»). Le site d'information Politico y a vu «l'effort du New York Times pour entrer dans le jeu des réseaux sociaux». Mission accomplie.

Le pari d'un «super PAC»

Il faut le rappeler: Hillary Clinton n'a pas encore annoncé ses intentions pour la course à la Maison-Blanche de 2016. Qu'à cela ne tienne, le plus important «super PAC» démocrate, Priorities USA Action, a annoncé jeudi qu'il avait commencé à amasser des fonds pour l'élection de l'ex-première dame à la présidence. Ce comité d'action politique a déjà joué un rôle clé dans la réélection de Barack Obama en 2012, dépensant 67 millions de dollars pour réaliser et diffuser des publicités négatives contre Mitt Romney. Son nouveau président, Jim Messina, est nul autre que l'ancien directeur de campagne du 44e président. Il a expliqué ainsi son pari sur Clinton: «Je pense que les sondages démontrent de façon claire qu'elle est la candidate la plus forte du côté démocrate.»

Quelqu'un peut-il stopper HillaryClinton?

Il suffira à Hillary Clinton d'annoncer sa candidature à la Maison-Blanche pour que l'investiture démocrate pour la présidence tombe dans sa besace. C'est du moins ce que semblent croire plusieurs stratèges et bonzes démocrates interrogés par l'hebdomadaire Time, dont le plus récent numéro était orné de ce titre en couverture: «Quelqu'un peut-il stopper Hillary?» Il faut évidemment prendre ce genre de question avec un grain de sel. Après tout, la victoire de l'ancienne sénatrice de New York était également considérée comme inévitable avant le début de la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008. Cela étant, il faut admettre que le prochain Barack Obama, celui qui fera battre les coeurs des militants démocrates, n'a pas encore donné signe de vie.

L'ombre de Benghazi

Hillary Clinton est-elle responsable de la mort de quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens, dans l'attaque contre la mission diplomatique américaine de Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012? La chaîne Fox News a inséré cette question dans un sondage dont les résultats ont été publiés cette semaine: 60% des répondants ont dit «beaucoup» ou «un peu». La question était peut-être tendancieuse, mais elle continuera à hanter l'ancienne chef de la diplomatie américaine, surtout si elle brigue la présidence en 2016. Dans un rapport d'enquête rendu public le 16 janvier, le Sénat américain avait conclu que le département d'État n'avait pas suffisamment réagi aux nombreux avertissements sur les dangers encourus par le personnel américain dans l'Est libyen.