La juge Sonia Sotomayor a franchi un premier obstacle mardi pour devenir la première femme d'origine hispanique à la Cour suprême américaine, en obtenant le vote de la commission des Affaires judiciaires du Sénat.

La commission a approuvé la nomination de la juge Sotomayor, choisie par le président Barack Obama, par 13 voix contre 6. Le vote du Sénat dans son ensemble est attendu avant le début des vacances parlementaires le 7 août.

Les amis démocrates de M. Obama disposent sur le papier des 60 voix nécessaires en session plénière pour une confirmation historique de la première juge d'origine hispanique à la Cour suprême. Ils peuvent aussi espérer rallier certains adversaires républicains.

Le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, qui s'exprimait mardi avant le vote de la commission, a jugé «très faisable» cette confirmation avant le 7 août. Il a répété que M. Obama voulait voir Mme Sotomayor confirmée dans ce délai pour qu'elle puisse prendre part en septembre aux travaux de préparation de la session d'octobre de la Cour suprême.

Si sa nomination est confirmée, Mme Sotomayor, formée à la prestigieuse université de Princeton, sera la deuxième femme parmi les neuf juges actuels de la Cour, au côté de la juge Ruth Bader Ginsburg, et la troisième femme à rejoindre cette instance, la juge Sandra Day O'Connor ayant pris sa retraite.

Les neuf juges de la Cour, nommés à vie, jouent un rôle primordial aux Etats-Unis, tranchant des débats de société sur la peine de mort, le droit à l'avortement, le port d'armes ou les droits des minorités.

Le sénateur Lindsey Graham est le seul républicain de la commission des Affaires judiciaires à avoir voté aux côtés des démocrates mardi. «Nous sommes un pays vieux de plus de 200 ans. Il s'agit de la première femme hispanique de l'histoire des Etats-Unis à être en course pour la Cour suprême, alors c'est quelque chose d'important», a-t-il expliqué.

«Je ne l'aurais pas choisie, mais je comprends pourquoi le président Obama l'a fait. Je lui accorde ma voix avec joie», a ajouté M. Graham, estimant que «l'Amérique change dans le bon sens avec ce choix».