L'Ukraine et les séparatistes prorusses de l'est de ce pays ont convenu vendredi d'appliquer une trêve pour les fêtes de Pâques célébrées ce week-end par les orthodoxes.

Une porte-parole du représentant de la présidence ukrainienne dans les négociations organisées sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré qu'elle prendrait effet à minuit vendredi dans les provinces orientales rebelles de Lougansk et de Donetsk.

Cette trêve survient à un moment où l'OSCE a mis en garde mercredi contre la recrudescence des violations du cessez-le-feu existant. Celui-ci a résulté des accords de paix conclus grâce à une médiation internationale à Minsk, au Bélarus, en février 2015.

« Il a été convenu que l'ordre serait donné à tous les responsables sur le terrain d'observer strictement le cessez-le-feu », ont écrit les parties dans un communiqué commun dont le texte a été reproduit sur Facebook par la porte-parole ukrainienne Darka Olifer.

Le principal site internet des rebelles séparatistes a affirmé de son côté que l'OSCE s'était engagée à surveiller le respect de la trêve qui doit courir pendant les fêtes de Pâques, et se poursuivre jusqu'aux commémorations, le 9 mai dans les régions rebelles, de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Le site séparatiste a cependant souligné qu'« au moins sept trêves » avaient été décrétées depuis le début des négociations de paix fin 2014 à Minsk. Chaque fois, le cessez-le-feu a été violé et le conflit, déclenché en avril 2014, a fait à ce jour près de 9300 morts.

Dans un communiqué vendredi soir, la France a appelé « les parties à respecter strictement » le nouvel accord. « Cet accord, qui intervient après une recrudescence préoccupante des combats dans l'est de l'Ukraine, est une opportunité pour rétablir la paix », a souligné dans ce communiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a également souligné que l'accord constituait une chance « d'éviter une nouvelle escalade de la violence », dans un communiqué.

Les parties au conflit ukrainien ont annoncé que la réunion de vendredi n'avait en revanche pas abouti à un accord sur un échange de prisonniers qui avait au départ été programmé pour Pâques.

La porte-parole ukrainienne a en outre déclaré qu'aucun progrès n'était intervenu sur l'organisation d'élections locales dans les régions aux mains des rebelles.

« Nous ne pouvons pas aborder les questions politiques, y compris celles sur les élections dans les régions orientales qui ne sont pas sous le contrôle de l'Ukraine, sans d'abord nous mettre d'accord sur le moyen de mettre fin aux violences », a écrit Mme Olifer sur Facebook.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Vadym Prystaiko, a souhaité jeudi, à l'issue d'un débat sur le conflit au Conseil de sécurité de l'ONU, une réunion ministérielle début mai dans le format « Normandie » (Allemagne, France, Russie, Ukraine) pour faire progresser un règlement pacifique.