Les enfants haïtiens reprendront graduellement le chemin de l'école dès lundi. Le président d'Haïti, René Préval, a indiqué vouloir procéder à la réouverture de tous les établissements d'ici le mois de mars, mais déjà certains assumeront à nouveau leurs fonctions en début de semaine.

La chef des communications pour l'UNICEF, Françoise Vanni, a souligné que dans les situations de crise, le retour en classe est important pour les enfants qui peuvent ainsi retrouver une routine et un sentiment de normalité.

Les établissements qui n'ont pas été affectés par le tremblement de terre accueilleront des élèves. Pour les autres, le processus d'évaluation se poursuivra en compagnie de partenaires pour déterminer l'état des structures dans le but de départager celles qui sont sécuritaires et celles qui devront être réparées.

Mme Vanni a salué cette décision, à cette étape-ci de la reconstruction. Elle estime que près de trois semaines après le tremblement, la vie doit suivre son cours.

«L'effort de reconstruction va prendre encore beaucoup de temps. Nous espérons que l'attention sur les enfants d'Haïti continuera encore dans les prochains mois parce que nous aurons besoin de toute l'aide de la communauté internationale», a exprimé la chef des communications d'UNICEF, en ajoutant que les efforts pour dégager les débris continuent activement, tout comme les évaluations des édifices.

Françoise Vanni raconte qu'actuellement la situation des enfants est criante en Haïti et que la manière dont ils vivent la catastrophe varie énormément. Mme Vanni précise que certains enfants de moins de cinq ans se sentent seuls et deviennent extrêmement vulnérables et désorientés. Ils sont habités par la peur depuis les événements. D'autres par contre, sont capables de trouver la force de jouer, de sourire et de reprendre ainsi leur vie d'enfants.

«Ce n'est pas normal pour des enfants de 3, 4 ou 5 ans d'être ainsi seuls après avoir vécu ce qu'ils ont vécu. Nous travaillons très fort pour qu'ils retrouvent ce qui s'approche d'une vie normale», affirme Mme Vanni, arrivée depuis peu en Haïti, mais déjà saisie par la réalité quotidienne de ces enfants perdus ou orphelins.

Pour répondre aux besoins des nombreux séparés de leurs familles, des centres d'accueil temporaires ont été organisés. Les énergies se concentrent pour procéder à leur identification afin de réunifier le plus de familles possible.

«Plus vite nous pouvoir les identifier, plus vite nous pouvons effectuer des démarches menant à des retrouvailles. Plus le temps passe, plus ce sera difficile», avance la travailleuse humanitaire.

Dans les centres d'accueil improvisés à la hâte, les ressources d'aide internationale ont déjà élaboré des services de support psychosocial permettant aux enfants de verbaliser ce qu'ils ressentent.