Le républicain Mitt Romney semblait lundi se diriger vers une victoire facile à la primaire de Floride mardi, mais son rival Newt Gingrich multipliait les attaques contre cet «homme de gauche» incapable à ses yeux de battre Barack Obama à la présidentielle de novembre.

Un nouveau sondage publié lundi par l'université de Quinnipiac plaçait M. Romney à 14 points devant Newt Gingrich en Floride, à 43% des intentions de vote contre 29% pour M. Gingrich. Deux autres sondages durant le week-end avaient donné une avance comparable à l'ancien gouverneur du Massachusetts, à 11 et 15 points d'avance.

M. Romney a attribué cela lundi à un changement de stratégie et à une clarification de son message, après la victoire de M. Gingrich en Caroline du Sud le 21 janvier.

«Nous n'avions pas bien répondu en Caroline du Sud» aux attaques de M. Gingrich, a-t-il indiqué sur la chaîne NBC.

«Nous avons décidé d'y répondre. Et nous avons clairement dit que si vous voulez un changement à Washington, il faut quelqu'un qui ne soit pas de Washington. Ce changement de tactique et ce message ont eu un réel impact en Floride», a estimé M. Romney .

M. Gingrich, sur la route pour plusieurs réunions électorales tout comme son adversaire, a constaté que «l'écart diminuait» entre lui et M. Romney et que les dernières heures seraient capitales.

Il a poursuivi ses attaques, traitant l'ancien gouverneur d'«homme de gauche», qui selon lui n'a aucune chance de l'emporter face au président Obama s'il devient le candidat du parti républicain à l'issue des primaires, processus de sélection de ce candidat, État après État.

«En 1996 nous avons choisi un candidat républicain modéré et nous avons perdu. En 2008, nous avons nommé un modéré et nous avons perdu», a martelé M. Gingrich.

«Il peut dire ce qu'il veut, c'est un homme de gauche et je suis un vrai conservateur», a-t-il expliqué sur la chaîne CBS.

Un sondage lundi montre cependant que M. Gingrich est le moins bien placé des quatre candidats républicains s'il devait être opposé à M. Obama en novembre.

Selon cette enquête Gallup/USA Today, Mitt Romney obtiendrait 48% des voix contre 47% au président sortant, Newt Gingrich 40% des voix contre 54%, moins bien que le Texan Ron Paul (43-50) et le chrétien conservateur Rick Santorum (44-51).

M. Gingrich s'est également emporté lundi contre l'appareil républicain très réticent à son encontre, lançant: «Ils ne veulent pas qu'on les bouge», avant de dénoncer les millions de dollars que la campagne de Mitt Romney, richissime homme d'affaires et favori de l'appareil républicain, a dépensés en Floride dans des spots électoraux extrêmement critiques à son encontre.

Le rapport est d'un à cinq, 15,3 millions de dollars pour le camp Romney, 3,4 millions pour le camp Gingrich, selon la presse américaine.

Plus de quatre millions d'électeurs républicains sont invités à voter mardi en Floride pour désigner leur républicain préféré.

MM. Santorum et Paul sont loin derrière dans les sondages, n'ayant pas les moyens financiers de se battre dans cet État très étendu et où les cibles électorales sont aussi variées (personnes âgées, hispaniques, membres du mouvement ultraconservateur «Tea Party», etc.) que dispersées.

La Floride est le quatrième État à voter et offrira au vainqueur un clair avantage dans la course à la Maison-Blanche.

À ce jour, M. Gingrich a remporté la primaire de Caroline du Sud, M. Romney celle du New Hampshire et M. Santorum le scrutin de l'Iowa.

La campagne des primaires se poursuivra État par État jusqu'à la convention républicaine qui désignera officiellement fin août l'adversaire de M. Obama.