Le millionnaire Mitt Romney, candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2012, était la cible de vives critiques dimanche, pour avoir proposé à son rival Rick Perry un pari de 10 000 dollars, une grosse somme pour beaucoup d'Américains.

Lors d'un débat samedi soir à Des Moines entre six candidats républicains à l'investiture, Rick Perry a mis en doute la sincérité de l'opposition de M. Romney à la réforme de l'assurance maladie du président Obama. Ce qui a poussé Mitt Romney à lancer: «Rick, vous savez quoi? 10 000 dollars?». «Je ne fais pas dans les paris», a rétorqué M. Perry.

Les plus prompts à critiquer M. Romney ont été les démocrates, pour sa remarque qu'ils qualifient de maladroite.

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«M. Romney, 200 fois millionnaire, a eu la parole la plus déconnectée de la réalité dans ce débat, proposant de parier 10 000 dollars avec Rick Perry, comme si c'était quelque chose qu'il faisait tout le temps», a indiqué la présidente du parti démocrate Debbie Wasserman Schultz dans un communiqué.

La démocrate a ajouté que, selon elle, aucun des républicains n'a proposé de solutions pour aider les Américains de la classe moyenne en difficulté financière.

Les commentaires sur le pari de 10 000 dollars ont aussi été abondants depuis samedi soir sur Twitter, au point d'être regroupés sous la dénomination «What10kbuys» (ce qu'on peut acheter avec 10 000 dollars).

Le directeur de la communication du parti démocrate, Brad Woodhouse, a indiqué sur Twitter que M. Romney allait «posséder» cette remarque pour le reste de la campagne. «Rien d'autre de ce qu'il a dit n'a d'importance», a-t-il ajouté.

La presse américaine et la télévision ont abondamment commenté le faux pas de M. Romney dimanche. Kate Obradovich du Des Moines Register, l'un des organisateurs, avec la chaîne ABC, du débat de samedi, a signé un éditorial intitulé: «Le pari de Romney a été l'un des pires moments du débat». «Perry n'a pas pris le pari, mais il a gagné le point», écrit-elle.

Les démocrates s'en prennent à M. Romney depuis plusieurs jours, en espérant que l'actuel favori Newt Gingrich --considéré comme plus facile à battre lors d'une élection générale-- remportera l'investiture républicaine et sera le candidat républicain.

Les «caucus» de l'Iowa, qui se tiendront le 3 janvier, seront la toute première consultation dans le long processus mené État par État, qui s'étendra jusqu'à l'été, pour désigner un candidat républicain en vue d'affronter le président Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre 2012.