L'armée américaine a reconnu vendredi qu'un bombardement américain en Irak le 13 mars visant un point de contrôle du groupe État islamique (EI) avait «probablement provoqué la mort» de quatre civils dont un enfant.

Une enquête de l'armée américaine a montré que le bombardement avait «probablement provoqué la mort de quatre non-combattants», dont un «pourrait avoir été un enfant», selon un communiqué du Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient.

C'est la deuxième fois que l'armée américaine reconnaît sa responsabilité probable dans la mort de civils dans un bombardement en Irak ou en Syrie, depuis le début de sa campagne contre le groupe État islamique en août 2014.

En mai, elle avait déjà reconnu qu'une frappe en novembre 2014 près de Harem en Syrie contre le groupe extrémiste dit Khorasan, avait tué deux enfants.

«Nous regrettons cette perte non intentionnelle de vie humaine et nous gardons les familles affectées dans nos pensées», a déclaré vendredi le général CQ Brown, commandant des forces aériennes américaines au Moyen-Orient, cité dans le communiqué du Centcom.

«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter» de tuer ou blesser «des non-combattants», a-t-il précisé.

Le bombardement, visant un barrage à Hatra, avait été mené par un avion américain d'attaque au sol A-10, a précisé le Centcom.

Selon un résumé de l'enquête publié par les militaires, les quatre victimes civiles présumées se trouvaient dans deux véhicules arrêtés au barrage.

Mais leur présence n'a pas été détectée sur le moment par les militaires américains, malgré leurs moyens d'observation vidéo.

Elle n'a été établie qu'a posteriori, par l'observation des vidéos prises par l'avion A-10. Celles-ci montrent quatre personnes sortant des véhicules au dernier moment, alors que le tir avait été déclenché, mais n'avait pas encore atteint sa cible.

Selon le communiqué du Centcom, les frappes «ont été conduites en accord» avec les règles en vigueur dans l'armée américaine.

Les deux véhicules ont été considérés comme des «cibles légitimes» parce que leurs chauffeurs étaient descendus et sont restés à «interagir» 40 minutes avec les jihadistes, alors que les autres véhicules passaient le barrage, selon la même source.

Selon le colonel Ryder, porte-parole du Centcom, l'armée américaine enquête en ce moment sur 26 autres dossiers et allégations concernant des victimes civiles.

La coalition contre l'EI a mené plus de 8200 frappes en Irak et en Syrie depuis le début de sa campagne de bombardement contre les jihadistes, dont plus de 80 % menées par les Américains.

La coalition est accusée de minimiser le nombre de victimes civiles que font ses bombardements.

Selon l'ONG Airwars, basée à Londres, les pertes civiles liées à ces bombardements pourraient se chiffrer en centaines depuis le début de la campagne.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre, estime de son côté que 226 civils ont été tués par les frappes de la coalition entre septembre 2014 et fin octobre 2015, dans la seule Syrie.