Le fondateur de Wikileaks Julian Assange a fait appel de la décision d'un tribunal suédois de maintenir le mandat d'arrêt européen à son encontre en dépit d'un avis d'un comité de l'ONU jugeant qu'il se trouvait en «détention arbitraire», a-t-on appris auprès d'un de ses avocats.

Ce tribunal de Stockholm avait estimé en mai que «Julian Assange reste soupçonné de viol (...) et qu'il existe toujours un risque qu'il fuie ou se dérobe d'une manière ou d'une autre à un procès ou une condamnation», d'où la nécessité du mandat d'arrêt.

L'appel de Julian Assange a été formellement déposé mardi devant la justice suédoise, a annoncé mercredi à l'AFP son avocat Tomas Olson.

Le fondateur de Wikileaks, réfugié dans l'ambassade d'Équateur à Londres depuis 2012, est sous le coup d'un mandat d'arrêt dans le cadre d'une enquête pour viol, après la plainte déposée par une Suédoise en 2010.

En février, l'Australien de 44 ans avait remporté une victoire importante devant le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire, qui avait estimé que la Suède et la Grande-Bretagne enfreignaient ses droits fondamentaux.

Mais la procureure suédoise en charge de l'affaire de viol, qui veut entendre Assange, et la police britannique, tenue d'exécuter le mandat d'arrêt européen dès que l'homme sortira de l'ambassade, ont rejeté cet avis.

L'ancien juge espagnol Baltasar Garzon, qui coordonne la défense de Julian Assange, a appelé en juin la Suède à reconnaître le «caractère contraignant» de la décision du comité de l'ONU.

Julian Assange a créé en 2006 avec d'autres le site Wikileaks qui a diffusé à partir de novembre 2010 plus de 250.000 câbles diplomatiques révélant les dessous de la diplomatie des États-Unis. Il craint une extradition vers les États-Unis, où il encourrait la peine de mort ou une très longue peine de prison s'il était poursuivi.