Des centaines de Syriens d'Alep ont pris mercredi un train entre l'est et l'ouest de la ville septentrionale, pour la première fois après plus de quatre ans de combats, selon un photographe travaillant avec l'AFP.

La circulation du train a été rendue possible après la reprise en décembre par les forces gouvernementales des quartiers rebelles d'Alep à l'issue d'un siège de plusieurs mois.

Depuis l'été 2012, l'ancienne capitale économique du pays était divisée entre l'Ouest, aux mains du régime, et l'Est, contrôlé par les rebelles.

Le train est parti de la gare de Jibrine pour se rendre dans celle de Bagdad avec à bord des hommes, des femmes et des enfants qui ont pu notamment observé côté Est un spectacle de désolation avec des habitations en grande partie détruites. À l'Ouest en revanche, les bâtiments ont été en majorité épargnés par les combats.

Les passagers ont pris des photographies du secteur Est avec leur téléphone portable. À terre, au milieu des décombres, des habitants s'étaient réunis près des rails pour regarder le premier train passer depuis 2012.

Le ministre syrien des Transports Ali Hamoud a affirmé que la circulation du train à Alep intervenait après «la victoire des héros de l'armée syrienne, rendant la sécurité à la ville entière».

La ligne a pu être rouverte après la réparation de dommages sur les rails qui a pris moins de 20 jours, s'est félicité le ministre dans un communiqué reproduit par l'agence officielle Sana.

Najib Faris, le chef de la Compagnie publique des chemins de fer, a annoncé qu'il y aurait quatre liaisons par jour entre les gares de Jibrine et Bagdad, avec jusqu'à 600 passagers pour chaque trajet.

Le service entre Alep et les principales villes du pays, aux mains du régime, est toujours interrompu en raison des combats qui se poursuivent de façon intermittente malgré un cessez-le-feu entre régime et rebelles depuis près d'un mois et qui ne concerne pas les jihadistes.

Plus de 310 000 personnes ont été tuées et des millions déplacées en Syrie depuis le début du conflit en 2011, déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie.