Les rebelles syriens assiégeaient dimanche la ville de Harem, frontalière de la Turquie, dont ils tenaient les principaux accès face à l'armée et membres des services de sécurité, positionnés dans les bâtiments officiels et l'ancienne citadelle, selon un journaliste de l'AFP.

Les affrontements ont duré toute la journée dans et aux limites de la ville, a-t-on constaté, alors que de nombreux habitants sont armés et combattent aux côtés des forces fidèles au président Bachar al-Assad, selon les rebelles.

À flanc de montagne, Harem, est située à deux kilomètres de la frontière turque. Elle est cernée par les vergers d'oliviers et de grenadiers, par où s'infiltrent les combattants rebelles pour atteindre leurs positions avancées, des habitations abandonnées, saccagées ou calcinées.

Depuis l'ancienne citadelle qui domine sur un tertre de terre brune toute la vallée, les snipers de l'armée ouvrent le feu dès qu'ils repèrent des rebelles en mouvement.

Des tirs d'armes lourdes, dont des mortiers, s'abattent également par intermittence au milieu des vergers et aux principaux point d'entrée de la cité, dans un fracas d'acier d'où s'élève un panache de fumée rapidement dissipé.

Les rebelles contrôlent désormais six des sept routes menant à la ville, a affirmé à l'AFP un commandant rebelle sur place, Abou Saïd, dont les hommes appartiennent à la brigade al-Haq.

«Nous avons abattu aujourd'hui (dimanche) dans une embuscade un chef chabbiha (milice pro-gouvernementale)», a affirmé Abou Saïd.

«Nous avons pénétré hier (samedi) à l'aube dans la ville par le nord et par le sud. Les militaires ont trouvé refuge dans la citadelle, ils ont sept chars pour les soutenir. Les membres des services de sécurité occupent les bâtiments officiels», a-t-il ajouté.

Samedi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) s'était fait l'écho de ces combats, évoquant le bilan de plusieurs soldats tués.

«Nous avons tué effectivement beaucoup de soldats, mais leurs corps sont restés là-bas» sur le champ de bataille, a raconté ce commandant de l'Armée libre syrienne (ASL).

«Quatre chabbihas ont été tués et nous avons incendié une dizaine de leurs maisons, car ils avaient fait de même dans nos villages», a-t-il justifié.

Pourtant majoritairement sunnite, Harem est réputée compter de nombreux partisans du président Assad, selon les rebelles.

«Il y a des armes dans toutes les maisons, et ils sont très bien équipés. (...) La ville nous est hostile», a expliqué à l'AFP un rebelle.

Dimanche soir, épuisés par une nouvelle journée de combats, la plupart des combattants rebelles rentraient à leur base arrière dans la ville proche de Rass al-Hsan, avec comme trophée un camion saisi aux militaires gouvernementaux, selon son nouveau propriétaire.

Sur leur chemin du retour, leur convoi de plusieurs véhicules, avec un pick-up surmonté d'une mitrailleuse lourde de 14.5 mm pour ouvrir la marche, était acclamé dans chaque village traversé.