Le ministre français de l'Intérieur a demandé la collaboration de Google, de Facebook et de Twitter durant les enquêtes sur les attentats de janvier et pour retirer toute propagande terroriste signalée par les autorités.

En visite éclair d'un jour à San Francisco et à Silicon Valley vendredi, Bertrand Cazeneuve a fait valoir aux représentants des trois géants du web qu'en temps d'enquête, l'administration ne voulait pas se contenter des canaux intergouvernementaux habituels, qui peuvent être plus lents.

Cette visite survient plusieurs semaines après les attentats terroristes qui ont secoué le monde entier et endeuillé la France.

En tout, 20 personnes sont mortes - les trois attaquants, deux policiers et 15 civils - dans les locaux de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, dans une épicerie cachère et ailleurs dans Paris et ses alentours.

M. Cazeneuve voudrait que les entreprises bloquent l'accès à leur site aux terroristes, afin qu'ils ne puissent les utiliser pour partager des vidéos et de l'information et pour recruter de nouveaux adeptes.

Twitter et Facebook affirment qu'ils font tout ce qui est possible pour bloquer le matériel qui incite à la violence, mais n'ont pas dit s'ils se plieraient à la volonté du ministre de collaborer directement avec les autorités françaises.

«Nous travaillons de façon proactive pour nous assurer que nous n'avons pas de terroristes ou de groupes terroristes sur le site, et nous retirons tout contenu qui encense ou soutient le terrorisme», a affirmé un porte-parole de Facebook.

«Nous révisons tout le contenu qui est signalé contre nos règles, qui interdisent les menaces de violence directes et spécifiques à l'endroit d'autrui», a pour sa part répondu un porte-parole de Twitter.

Google n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Le rythme auquel des étrangers se joignent aux factions islamistes du Moyen-Orient, notamment au groupe armé État islamique, est constant. Au moins 3400 combattants, sur les 20 000 partout dans le monde, viennent de pays occidentaux, selon des experts du renseignement américain.

La France souhaite aussi traiter le matériel djihadiste trouvé sur l'internet comme le contenu pornographique, une mesure qui, avant les attaques à Paris, attirait peu d'appuis mais semble maintenant retenir l'attention des hauts responsables de la sécurité.

M. Cazeneuve dit avoir invité les représentants à Paris en avril, pour poursuivre la conversation.