Au lendemain de la demande de Québec de l'aider à accélérer l'accueil de réfugiés syriens dans la province, le gouvernement conservateur ne semble pas s'apprêter à changer de cap.

Québec a annoncé lundi qu'il souhaitait devenir la terre d'accueil de 3650 réfugiés syriens cette année, soit 2450 personnes de plus que la cible qu'il s'était fixé au départ. Mais cela risque d'être difficile sans la coopération d'Ottawa, qui doit donner son aval au parrainage des réfugiés.

La province aimerait notamment qu'Ottawa lui permette d'envoyer ses fonctionnaires au Liban, pour rendre plus rapide le processus de sélection des Syriens qui s'y trouvent. Pour l'instant, les conservateurs n'ont pas envoyé de signaux laissant présager qu'ils pourraient accéder à ces demandes.

Au bureau de la ministre québécoise de l'Immigration Kathleen Weil, on indique que Mme Weil devait avoir une discussion avec son homologue fédéral Chris Alexander mardi sur ce dossier.

En fin d'après-midi, on ignorait s'ils avaient pu se parler et si la discussion avait porté fruit.

Plus tôt en journée, le premier ministre sortant Stephen Harper avait semblé peu ouvert à accéder aux demandes de Québec, insistant sur l'importance de procéder à des vérifications avant de permettre aux réfugiés de fouler le sol du pays.

«Parce qu'on parle ici des personnes d'une zone de combat terroriste, on va assurer une vérification qui va protéger tout le temps la sécurité des Canadiennes et des Canadiens», a-t-il répété, en point de presse à Mississauga, en Ontario.

Il a précisé qu'il voulait s'assurer que les personnes sélectionnées par Ottawa soient parmi les plus vulnérables, surtout issues des minorités ethniques et religieuses. Il n'a toutefois pas répondu directement à la question qui lui avait été posée, à savoir s'il avait l'intention d'envoyer plus de fonctionnaires sur le terrain pour accélérer le processus de sélection.

Une porte-parole du Parti conservateur, Catherine Loubier, a toutefois noté qu'ils examinaient comment accélérer le processus. «Les fonctionnaires du ministère Immigration Canada sont en contacts réguliers avec les fonctionnaires du Québec», a-t-elle indiqué par courriel.