C'est fait: les cousins des vélos Bixi roulent à Londres depuis hier. Surnommés «Boris Bikes» en l'honneur du coloré maire de la ville, ils ont immédiatement séduit les Londoniens malgré quelques pépins. Chronique d'une histoire d'amour annoncée.

Cheveux au vent, le maire Boris Johnson est arrivé sur le cousin du Bixi, hier matin, devant une foule de journalistes. Au pied de la grande roue London Eye, au bord de la Tamise, le plus célèbre des cyclistes londoniens a annoncé une «nouvelle ère».

Boris Johnson donnait toujours ses conseils de sécurité devant les caméras quand, vers 9h, on a annoncé que plus de 1000 Boris Bikes étaient déjà en circulation. À midi, le cap des 2000 trajets était franchi.

Plus de 12 000 personnes se sont abonnées en ligne depuis le 23 juillet.

«Nos bicyclettes deviendront aussi reconnaissables que les taxis noirs et les autobus rouges», a prédit Boris Johnson, qui rêve de faire passer le taux de trajets à vélo de 2% à 20% d'ici à 2025.

Ce départ sur les chapeaux de roues plaît à un Québécois en particulier: Roger Plamondon, président de Bixi, de passage à Londres. Avec 400 stations et 6000 vélos fabriqués au Québec, la capitale britannique est l'étape la plus importante du Bixi à l'étranger.

«Nous nous adressons à une grande population - 8 millions de personnes - qui a peut-être perdu l'habitude de faire du cyclisme, dit M. Plamondon à La Presse. Ici, c'est vraiment du nouveau.»

Les Londoniens peuvent se compter chanceux puisqu'ils paient l'abonnement annuel moins cher que les Montréalais. Le tarif revient à 73$CAN pour 12 mois, soit 5$ de moins qu'à Montréal, où le Bixi est en activité durant seulement sept mois.

«Nous avons des coûts supplémentaires à Montréal pour remiser les vélos l'hiver et les remettre en route au printemps», explique M. Plamondon.

Le pot et les fleurs

Outre le fait que seulement 80% des vélos et des bornes avaient été déployés à temps dans la zone centrale de 44 km2, des utilisateurs ont fait état de problèmes avec la clé de déverrouillage.

«Les gens ne comprennent pas toujours immédiatement comment l'utiliser, dit M. Plamondon. Ça fait partie de la courbe d'apprentissage.»

Ian Collinwood, consultant en ergonomie et nouvel usager, explique ses réserves: «Il suffira que mon téléphone sonne au mauvais moment pour que j'oublie la clé dans la borne.»

Cependant, les commentaires publiés en ligne et ceux recueillis par La Presse étaient surtout élogieux. Antony Palourti, fervent cycliste rencontré près de la gare Victoria, était impressionné par la qualité du vélo. «La structure est très solide; la chaîne est bien protégée; les pneus sont excellents. Mon seul bémol, c'est que les bicyclettes étaient couvertes de fientes de pigeons. La Ville devrait faire attention à l'endroit où elle les dispose», a dit le chômeur de 35 ans.

Gemmaine Walsh, 32 ans, se réjouissait quant à elle de voir une station tout près de son travail. «Je ne fais jamais de vélo à Londres, je suis trop nerveuse. Mais avec ces bicyclettes juste à côté, j'ai très envie de m'y mettre.»

LE BORIS BIKE À LONDRES

Nom officiel : Barclays Cycle Hire

Nombre de vélos : 6000

Nombre de stations : 400

Tarif : Après 30 minutes gratuites, le tarif grimpe rapidement de 1,60$ pour une heure à 56$ pour six heures.

Nombre d'abonnés après une

semaine : 12 000

Objectif: Augmenter de 40 000 le nombre de trajets en vélo par jour

LE BIXI À MONTRÉAL

Nombre de vélos : 5000

Nombre de stations : 400

Tarif : Après 30 minutes gratuites, le tarif est de 1,50$ pour la première demi-heure, 3$ pour la seconde, puis 6$ pour chaque demi-heure supplémentaire.

Nombre d'abonnés à la fin de la saison 2009: 10 500

1 142 007 déplacements au total en 2009