Un tribunal sud-coréen a émis jeudi un mandat d'arrêt contre l'ex-président Lee Myung-bak, quelques jours après son interrogatoire marathon par des procureurs sur des accusations de corruption, a rapporté l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Président de 2008 à 2013, Lee Myung-bak, 76 ans, est le dernier d'une série de dirigeants de Corée du sud impliqués dans une enquête criminelle, pour de nombreux pots-de-vin se montant à un total de plusieurs millions de dollars.

Les procureurs avaient fait part de leur crainte qu'il détruise des preuves s'il n'était pas détenu. Selon Yonhap, il risque jusqu'à 45 ans de prison.

L'ex-président Lee, qui nie la plupart des accusations portées contre lui, est le quatrième ancien président sud-coréen encore en vie à devoir être emprisonné pour corruption.

Selon l'accusation, le groupe Samsung l'aurait soudoyé en 2009 pour obtenir une grâce présidentielle en faveur de son président Lee Kun-hee, condamné pour évasion fiscale.

Lee est aussi accusé d'avoir accepté des millions de dollars pour avoir aidé l'ancien PDG d'un groupe bancaire public à obtenir ce poste.

Homme d'affaires devenu homme politique conservateur, M. Lee est en outre accusé d'avoir reçu 100 000 $ de fonds des services secrets de son pays, et d'avoir détourné des millions de dollars d'un entreprise de pièces détachées automobiles dont il aurait été le propriétaire réel, avec le prête-nom de proches.

Il a qualifié l'enquête à son encontre de «vengeance politique» de ses rivaux.

Les quatre anciens présidents sud-coréens encore en vie ont tous été poursuivis, accusés ou condamnés pour des infractions pénales.

L'ex-présidente Park Geun-Hye est emprisonnée après avoir été condamnée pour corruption. L'accusation a requis 30 ans de prison à son encontre.

Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo, deux anciens généraux, présidents dans les années 1980-1990, ont purgé des peines de prison dans les années 1990 pour corruption et trahison. Ils avaient été graciés après deux ans d'emprisonnement.