Des manifestants ont brûlé dimanche un drapeau nord-coréen près d'un théâtre de Séoul où le président sud-coréen devait assister en compagnie de la soeur du dirigeant nord-coréen à un concert donné par un orchestre nord-coréen.

Après deux années de fortes tensions sur la péninsule, les «Jeux de la Paix» de PyeongChang (9-25 février) ont permis un rapprochement soudain entre les deux Corées.

La Corée du Nord a ainsi dépêché une importante délégation aux JO comptant non seulement des sportifs, mais aussi des meneuses de claque et des artistes, dont les 140 membres de l'Orchestre nord-coréen Samjiyon qui devait donner dimanche un deuxième concert.

Mais le rapprochement promu par le président sud-coréen Moon Jae-in est loin de faire l'unanimité au Sud, et provoque la colère du camp conservateur.

«Que ces communistes rouges soient au coeur de Séoul est la plus grande humiliation», criait un manifestant près de la salle de concert, où des dizaines d'autres brandissaient des banderoles condamnant M. Moon et Kim Jong-un, le numéro un nord-coréen.

«Nous sommes contre ces horribles Jeux olympiques politiques», pouvait-on lire.

Certains ont mis le feu à un drapeau nord-coréen avant que la police n'intervienne, tandis que des manifestants déchiraient des portraits de Kim Jong-un.

Pour eux, le président sud-coréen est coupable d'avoir permis à la Corée du Nord de faire sa propagande au Sud, et d'avoir ce faisant mis en péril l'alliance militaire avec les États-Unis.

Le concert de dimanche prévoit notamment des chansons de K-pop, la pop sud-coréenne ainsi que des musiques du Nord.

Sont notamment attendus M. Moon, mais aussi Kim Yong Nam, chef de file de la délégation nord-coréenne en sa qualité de chef de l'État du pays, selon le protocole.

Sera également présente la soeur de Kim Jong-un, Kim Yo Jong, qui a remis de sa part à M. Moon une invitation à venir au Nord.

Ce spectacle a attiré les foules, puisque près de 120 000 personnes ont cherché à acheter un des 1000 billets disponibles.

Les deux Corées sont encore aujourd'hui toujours techniquement en guerre puisque le conflit de 1950-1953 s'est arrêté sur un armistice, et non sur un traité de paix.

Dès lors, tous les contacts avec le Nord sont rigoureusement proscrits au Sud, ce qui justifie que les Nord-Coréens soient toujours au sud du 38e parallèle de véritables objets de curiosité.