Les autorités du Bangladesh ont soigné plus de 2350 réfugiés rohingyas grièvement blessés au cours des violences dans l'ouest de la Birmanie, présentant notamment des blessures par balles ou causées par des mines.

Selon les autorités du Bangladesh, près de 14 000 réfugiés malades ou blessés ont été soignés dans des hôpitaux ou des unités médicales mobiles, dont 2364 personnes présentant des blessures graves qui résultent des violences.

«Cela inclut des blessures par balles ou causées par des mines et des armes tranchantes comme des couteaux», a déclaré Enayet Hussain, un haut responsable du ministère de la Santé.

Les autorités bangladaises supposent que les mines antipersonnel ont été mises en place par l'armée birmane pour empêcher les Rohingyas de tenter de retourner dans leurs villages et plusieurs décès causés par ces engins ont été signalés.

M. Hussain a souligné que les hôpitaux et les cliniques étaient débordés tout en assurant que les services de santé de son pays étaient prêts à faire face à cette crise.

Plusieurs milliers de réfugiés étaient hospitalisés pour des troubles respiratoires ou des diarrhées, dues aux mauvaises conditions sanitaires et au manque d'eau potable dans les camps.

Près de 200 femmes rohingyas ont accouché depuis leur arrivée tandis que 20 000 seraient enceintes.

Quelque 422 000 musulmans rohingyas fuyant les exactions de l'armée birmane sont arrivés au Bangladesh depuis le déclenchement le 25 août d'une opération militaire à la suite d'attaques de postes de police par des rebelles rohingyas.

D'autre part, «le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fourni nourriture, soins et abris aux réfugiés rohingyas et le Programme alimentaire mondial (PAM) a pourvu au ravitaillement en vivres de 400 000 Rohingyas pour les quatre prochains mois», a souligné jeudi le ministre chargé de la gestion des secours et des catastrophes Mofazzal Hossain Chowdhury Maya.

Le Bangladesh a mobilisé l'armée pour rétablir l'ordre et hâter la construction d'abris pour les milliers de réfugiés entassés sur des sites exposés aux pluies de mousson.

Mais en dépit des promesses de fournir des abris à 400 000 personnes en dix jours, aucun signe de travaux n'était visible.

«Ils sont ici depuis deux jours, mais ils ne sont pas ici pour nous aider. Ils ne s'occupent que de leurs propres affaires», regrette Gul Bahar, 50 ans, montrant des soldats sous une bâche de protection.

«Nous sommes ici depuis quatre ou cinq jours. Nous avons dû courir pour sauver nos vies et fuir la Birmanie. Nous avons beaucoup souffert, mais au moins nous sommes en sécurité», conclut-il.