L'ambassadeur chinois à l'ONU Liu Jieyi a affirmé mardi qu'il n'y avait «pas de raison» de refuser de dialoguer avec Pyongyang malgré une série de tirs de missiles balistiques menés par la Corée du Nord en violation des résolutions de l'ONU.

«Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas de dialogue dans la situation actuelle», a-t-il estimé devant des journalistes après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité à la suite du tir dimanche d'un nouveau missile nord-coréen. «Le besoin de dialogue est très fort», a-t-il ajouté en faisant valoir que «chaque progrès (dans ce dossier) a été le résultat d'un dialogue».

Interrogé sur d'éventuelles nouvelles sanctions il a estimé qu'il s'agissait d'une «question hypothétique» tout en affirmant qu'il fallait appliquer les résolutions du Conseil «de façon complète».

La Chine, seule alliée de Pyongyang, et les États-Unis négocient depuis des semaines une nouvelle résolution qui resserrerait l'étau autour de la Corée du Nord mais aucun texte n'a encore émergé de ces tractations.

Les États-Unis ont affirmé qu'ils étaient prêts à dialoguer avec Pyongyang mais à condition que le régime communiste abandonne ses programmes nucléaire et balistique. Washington compte sur la Chine pour faire entendre raison à son allié et voisin nord-coréen, qui est aussi son principal partenaire économique.

Dans une déclaration unanime, le Conseil de sécurité a condamné lundi le tir dimanche d'un Pukguksong-2, missile de moyenne portée. Il a aussi menacé Pyongyang de sanctions renforcées et chargé son comité des sanctions de «redoubler d'efforts» pour accroître la pression.

«Nous étudions et discutons de plusieurs options», s'est borné à déclarer à la presse le président du Conseil, l'ambassadeur d'Uruguay Elbio Rosselli, sans employer une seule fois le mot «résolution».

Le Conseil «estime très fermement que l'attitude de la Corée du Nord est totalement inacceptable», a-t-il affirmé.

Cette réunion avait été demande par les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon.

«Nous espérons pouvoir renforcer le mécanisme de sanctions», a déclaré l'ambassadeur japonais Koro Bessho. «La communauté internationale ne doit pas laisser sans réponse les actes de total défi» de la part de Pyongyang.

La Corée du Nord est déjà sous le coup de six séries de sanctions économiques et commerciales depuis son premier essai nucléaire mené en 2006.