L'amiral en charge de «l'armada» envoyée par Donald Trump vers la péninsule coréenne, comme mesure dissuasive face à la Corée du Nord, a déclaré mercredi assumer l'entière responsabilité pour la «confusion» qui a vu le porte-avions et ses navires de guerre naviguer dans la direction opposée.

Le 8 avril, Washington avait ordonné au porte-avions Carl Vinson et à sa flotte - deux destroyers et un croiseur lanceur de missile - de «naviguer vers le nord» depuis les eaux de Singapour vers la péninsule coréenne, sur fond de tensions avec la Corée du Nord et la possibilité d'un nouvel essai nucléaire de Pyongyang.

Mais «l'armada très puissante» bruyamment vantée par le président Trump est alors partie dans l'autre sens, faisant route vers l'Australie, au sud-est de Singapour, pour mener des exercices avec la marine australienne.

«Cette confusion est de ma faute et j'en prendrai la responsabilité», a déclaré devant une commission parlementaire à Washington l'amiral Harry Harris, chef du commandement de l'armée américaine dans la zone Asie Pacifique.

«J'ai échoué à communiquer de manière adéquate avec la presse et les médias. Toute la faute est pour moi», a-t-il ajouté.

Le porte-avions et son escorte ont fini par prendre la direction de la péninsule coréenne et se trouvent encore en route, selon l'amiral Harris.

«Aujourd'hui (la flotte) se trouve dans la mer des Philippines juste à l'est d'Okinawa, à portée de tir et de projection de la Corée du Nord, si elle est appelée à le faire, puis, dans quelques jours, je m'attends à ce qu'elle continue de se diriger vers le nord», a-t-il dit à la Commission des forces armées de la Chambre des représentants.

Mais ce fiasco ruine déjà l'impression de puissance et de détermination que le président américain voulait projeter en annonçant ce déploiement.

«Nous envoyons une armada. Très puissante», avait déclaré Donald Trump, tandis que d'autres responsables de son administration laissaient entendre que la flotte naviguait vers la Corée du Nord à pleine vitesse.

«Un groupe aéronaval à pleine vapeur dans une zone comme celle-là (...) est clairement une énorme dissuasion», s'était avancé le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, le 11 avril.

Le chef du Pentagone, Jim Mattis, avait lui déclaré avec assurance que le Carl Vinson était «en route vers le haut».

Le journal du parti au pouvoir en Corée du Nord a appelé lundi le déploiement du Carl Vinson un «chantage militaire affiché».

«Une telle menace peut gêner une méduse, mais ne fonctionnera jamais contre la RPDC», a-t-il ajouté en se référant au nom officiel de la Corée du Nord, République populaire démocratique de Corée.

AFP

Le porte-avions Carl Vinson