Le leader du parti maoïste du Népal, Pushpa Kamal Dahal, un ancien rebelle, a sans surprise été élu mercredi par le Parlement à la tête du gouvernement, fonction qu'il a déjà occupée en 2008 et 2009.

Seul candidat au poste de premier ministre, M. Dahal a recueilli le vote de 363 des 573 parlementaires.

Juste avant son élection, dans son discours au Parlement, il avait promis «d'unifier le pays». «J'ai la responsabilité de résoudre ce problème. Je sens que j'ai été proposé comme candidat pour arriver à lancer un pont» entre les différentes communautés, a-t-il déclaré.

Il succédera à KP Sharma Oli qui avait annoncé sa démission le 24 juillet, juste avant le vote d'une motion de censure parlementaire qui allait être adoptée.

Les anciens rebelles maoïstes avaient en effet appelé à voter cette motion après avoir quitté la fragile coalition gouvernementale deux semaines auparavant, l'accusant notamment d'être revenue sur des accords passés et la tenant pour responsable de troubles sanglants à la suite de l'adoption en septembre d'une nouvelle Constitution controversée.

Connu sous son nom de guerre de Prachanda («le féroce» en népalais), Pushpa Kamal Dahal a été pendant dix ans, de 1996 à 2006, à la tête d'une insurrection armée au cours de laquelle 16 000 personnes ont été tuées.

En 2006 il est sorti de la clandestinité et a signé un accord de paix qui a ouvert la voie à l'abolition de la monarchie.

En août 2008, il a été le premier chef de gouvernement élu dans l'histoire du Népal. Mais, neuf mois plus tard, son gouvernement s'est effondré à la suite d'un désaccord sur l'incorporation des anciens combattants maoïstes dans l'armée, un thème crucial dans le processus de paix.