Les nouvelles sanctions contre la Corée du Nord en réaction à son quatrième essai nucléaire ont été adoptées définitivement vendredi par le Congrès américain après un vote quasi unanime des élus de la Chambre des représentants.

Les élus ont voté à 408 voix contre deux en faveur du texte, qui rend obligatoires des sanctions existantes contre toute personne ou entreprise aidant le régime de Pyongyang, notamment dans l'acquisition de matériaux pour fabriquer des armes de destruction massive.

La majorité des deux tiers à la Chambre était requise pour voter cette loi, que les sénateurs avaient déjà adoptée à l'unanimité mercredi. Ultime formalité, le texte doit maintenant être signé par le président Barack Obama.

Une panoplie de sanctions internationales et américaines adoptées après trois précédents essais nucléaires, en 2006, 2009 et 2013 existent déjà contre la Corée du Nord.

Mais la nouvelle loi, proposée en riposte à l'essai nucléaire du 6 janvier, durcit le régime de sanctions américaines en rendant obligatoires des pénalités qui étaient jusqu'alors laissées à la discrétion du président.

Ces sanctions incluent la saisie d'actifs, l'interdiction de visas et le refus de contrats publics américains.

Les activités qui peuvent être sanctionnées incluent l'importation en Corée du Nord de biens, technologies, services ou activités de conseil sur les armes de destruction massive et les missiles; l'importation de produits de luxe; des violations des droits de l'homme; le blanchiment d'argent, le trafic de stupéfiants et de contrefaçons; la vente de métaux précieux, de graphite, acier, charbon ou autres matériaux servant à des programmes militaires ou de prolifération; toute activité de cyberterrorisme ou «cybervandalisme».

Si toutes les entités apportant une aide à la Corée du Nord dans ces domaines peuvent être sanctionnées, il sera sans doute «difficile» de s'en prendre aux entreprises chinoises liées à Pyongyang, a reconnu Bob Corker, président républicain de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

«Le but n'est pas de punir la Chine», a-t-il expliqué à l'AFP. «Mais s'il y a des entités qui aident (le régime), et nous savons qu'il y en a, elles seront punies», a-t-il assuré, appelant l'administration Obama à être intraitable.

La Corée du Nord a claironné le 6 janvier avoir testé avec succès une bombe à hydrogène, une annonce que les experts internationaux ont accueillie avec le plus grand scepticisme.

Cette explosion n'en a pas moins constitué le quatrième essai nucléaire du régime le plus isolé au monde et une nouvelle violation des résolutions de l'ONU.