La police chinoise a procédé vendredi matin à l'arrestation de proches d'un moine tibétain, mort récemment dans une prison après 13 d'incarcération, dans des circonstances jugées obscures par des organisations de défense des droits de l'homme.

Tenzin Delek Rinpoche, un moine tibétain de 65 ans, avait été arrêté en 2002 et condamné pour séparatisme à l'issue d'un procès jugé inéquitable par des observateurs. Sa condamnation à mort avait été commuée en prison à vie puis en une peine de vingt ans. Le moine a toujours plaidé son innocence.

L'annonce de sa mort, le week-end dernier, a entraîné de nombreuses manifestations à Lithang, ville dont Delek était originaire, et à Chengdu, au sud-ouest de la Chine, où il était incarcéré.

Sa soeur et sa fille ont été emmenées par la police à Chengdu, a indiqué l'association Étudiants pour un Tibet libre, citant Geshe Nyima, un cousin du moine.

Mort dans des circonstances obscures

Radio Free Asia, basée à Washington, citant des sources tibétaines, a de même rapporté que les deux femmes, la soeur du moine, Dolkhar Lhamo, âgée de 55 ans et sa fille Byima Lhamo, étaient détenues vendredi.

Les associations de défense des droits de l'Homme affirment que les circonstances de la mort du moine demeurent obscures. L'homme a été incinéré jeudi contre la volonté de sa famille.

Selon Radio Free Asia, Delek souffrait de problèmes cardiaques, et n'a vraisemblablement pas reçu de traitement.

Les États-Unis et l'Union européenne avaient appelé à la libération de Tenzin Delek Rinpoche.

L'acteur américain Richard Gere a salué la mémoire du moine devant une commission du Congrès des États-Unis, «scandalisée» par le sort réservé par Pékin au Tibet.

la Chine administre le Tibet depuis 1951 et de nombreux Tibétains dénoncent des politiques répressives menées par les autorités chinoises à l'encontre de leur culture et de leur religion, Pékin assurant de son côté avoir dopé le développement de la région.

Photo PRAKASH SINGH, AFP

Des Tibétains exilés en Inde crient des slogans contre la Chine, lors d'une manifestation devant l'ambassade de Chine à New Delhi, vendredi.