L'armée pakistanaise a affirmé mercredi avoir tué 34 rebelles islamistes lors de nouvelles frappes aériennes dans les zones tribales du nord-ouest, un refuge taliban frontalier de l'Afghanistan qui est pilonné depuis plusieurs mois par les militaires.

Les frappes de mercredi se sont concentrées dans la vallée de Tyrah de la zone tribale de Khyber, en partie contrôlée par le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, talibans pakistanais) et leurs alliés locaux du Laskhar-e-Islam, un groupe islamiste armé mené par le commandant Mangal Bagh.

«Au cours de frappes de précision dans le secteur de Tyrah, 34 terroristes ont été tués aujourd'hui», a assuré l'armée dans un communiqué, une information qui n'a pu être confirmée de sources indépendantes, les zones tribales du nord-ouest étant interdites d'accès aux journalistes étrangers.

Ces nouvelles frappes coïncident avec la nomination de Sohail Aman à la tête de l'armée de l'air, en remplacement de Tahir Rafiq Butt, qui doit quitter ses fonctions dès jeudi, selon l'armée.

Les forces pakistanaises avaient lancé en juin dernier une vaste opération dans la zone tribale du Waziristan du Nord, épicentre de la mouvance djihadiste dans la région, avant d'étendre leurs frappes au mois d'octobre dans la zone de Khyber.

Par ailleurs, un vaccinateur antipolio a été abattu par des hommes armés mercredi à Bajaur, l'une des sept zones tribales du nord-ouest, ont indiqué des responsables locaux.

Au Pakistan, des factions talibanes et des mollahs ultraconservateurs s'opposent à la vaccination qu'ils considèrent comme un complot de l'Occident pour stériliser les musulmans.

Cette méfiance a décuplé dans la foulée de «l'affaire» Shakeel Afridi, un médecin condamné après avoir participé à une fausse campagne de vaccination contre l'hépatite organisée par la CIA à Abbottabad (nord-ouest) pour y confirmer la présence d'Oussama Ben Laden, tué en mai 2011 par un commando américain.

Or un ex-avocat de Shakeel Afridi, Samiullah Afridi, a été assassiné mardi soir dans le nord-ouest du pays, un meurtre revendiqué par les talibans locaux du TTP, des alliés d'Al-Qaïda, et un autre groupe local, le Jundallah.