Le général Xu Caihou, le plus haut gradé de l'armée chinoise à faire l'objet d'une enquête anticorruption et dont le passage devant une cour martiale était attendu, est décédé dimanche d'un cancer, a rapporté lundi la presse d'État.

Xu Caihou était jusqu'à sa retraite en 2013 un vice-président de la Commission militaire centrale, l'un des organes les plus importants de la Chine, car exerçant le commandement sur l'Armée populaire de libération (APL).

L'officier septuagénaire faisait aussi partie, jusqu'en 2012, de l'une des plus hautes instances dirigeantes de la Chine, le Bureau politique du Comité central du Parti communiste, composé de 25 membres.

Il avait été placé sous enquête courant 2014, avant d'être exclu l'été dernier des rangs du Parti communiste, déchu de son rang de général. Il devait désormais être présenté devant une cour martiale.

Mais Xu Caihou est finalement décédé dimanche, à l'âge de 71 ans, d'un cancer de la vessie --maladie dont les médias d'Etat s'étaient déjà fait l'écho--, a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

L'enquête le visant «avait conclu que Xu avait tiré avantage de sa position pour manipuler les promotions d'autres personnes (dans l'appareil militaire), accepter d'abondants pots-de-vin en personne et par l'intermédiaire de sa famille», a ajouté Chine nouvelle.

Les procureurs militaires ne poursuivront pas les procédures à son encontre, mais «s'occuperont de ses gains illicites conformément à la loi», a également indiqué l'agence, citant une déclaration du Parquet militaire.

Xu est l'un des responsables les plus élevés dans la hiérarchie du régime à connaître une disgrâce dans le cadre de la campagne d'assainissement du Parti communiste (PCC) menée par le président chinois Xi Jinping --mais les experts doutent de l'efficacité de cette campagne, en l'absence de réformes politiques en profondeur.

Pas moins d'une douzaine de généraux de l'APL sont inculpés ou en voie de l'être, après la découverte d'un système de corruption généralisé --avec achat des grades à tous les niveaux--, tandis que Xi a réaffirmé avec force l'an dernier le contrôle de l'armée par le Parti.