Plus de 130 personnes ont été tuées lors de récents combats entre l'armée et des rebelles dans le nord de la Birmanie, où l'offensive s'est poursuivie samedi, avec l'appui d'hélicoptères, ont annoncé les militaires.

«Les combats sont intenses... Nos hélicoptères sont en appui», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, le lieutenant-général Mya Htun Ooo, lors de la première conférence de presse depuis le début des combats le 9 février.

Depuis 12 jours, les combats font rage dans cette région de Kokang, réveillant un vieux conflit en sommeil depuis près de six ans, alors que les autorités tentent de mettre en place un accord national de cessez-le-feu pour mettre fin aux conflits armés avec plusieurs des nombreuses minorités ethniques du pays.

Le bilan officiel est de 61 militaires et policiers tués, contre plus de 70 côté rebelle. «Nous ne nous retirerons pas tant que la stabilité ne sera pas rétablie», a martelé le porte-parole des militaires lors de cette conférence de presse à Naypyidaw, la capitale administrative du pays.

Il n'était pas en mesure de fournir de chiffres des victimes civiles, alors que les combats se sont concentrés autour de la ville de Laukkai, causant la fuite de dizaines de milliers de civils.

Le porte-parole a par ailleurs imputé aux rebelles une attaque cette semaine contre un convoi de la Croix-Rouge, lesquels accusent l'armée.

«Nos soldats ne font que protéger les convois civils», a assuré le porte-parole, alors que les travailleurs humanitaires appellent à un cessez-le feu pour permettre l'évacuation des civils birmans pris au piège des combats dans cette région à la frontière chinoise.

La situation est de plus en plus préoccupante pour le pouvoir birman, confronté à plusieurs conflits ethniques qui menacent la difficile transition démocratique entamée en 2011, lorsqu'un gouvernement quasi civil a mis fin au pouvoir dictatorial de l'armée et ouvert au monde ce pays isolé depuis des décennies.

Depuis le début de l'année, les affrontements ont repris dans les États Kachin et Shan, au nord du pays. Et certains conflits éteints, comme celui de la région de Kokang, ressurgissent.

Parmi les dizaines de milliers de civils fuyant les combats, quelque 30 000 personnes auraient notamment passé la frontière pour se réfugier dans la province chinoise voisine du Yunnan, inquiétant Pékin qui y voit une menace pour la sécurité de ses frontières.