La présidente sud-coréenne Park Geun-hye s'est déclarée lundi disposée à rencontrer sans condition préalable le leader nord-coréen Kim Jong-un pour discuter des points de discorde, en particulier la dénucléarisation de la péninsule.

Dans ses voeux de Nouvel An, la présidente Park a dit sa volonté de «rencontrer n'importe qui» aux fins de réduire les tensions entre les deux pays et d'oeuvrer à la réunification pour peu que ses interlocuteurs manifestent leur «sincérité» à progresser.

«Je peux participer à un sommet intercoréen si cela peut aider. Il n'y a pas de condition préalable», a-t-elle assuré.

Séoul a proposé fin décembre des discussions de haut niveau sur la question douloureuse de la réunion des familles séparées par la guerre.

Pyongyang n'a toujours pas répondu, mais trois jours plus tard, Kim Jong-un se disait prêt à des pourparlers «au plus haut niveau» avec la Corée du Sud.

Les deux Corées semblent ainsi vouloir garder l'initiative de la main tendue. Park a répété lundi que le Nord devait d'abord répondre «de façon proactive» à son offre de dialogue sur la réunion des familles.

Park Geun-hye a martelé lundi que le nucléaire constituait le noeud gordien des relations intercoréennes. «La question de la dénucléarisation attend un règlement depuis longtemps (...). Nous ne pouvons parler de réunification pacifique en la laissant en suspens», a-t-elle dit.

Le Nord a offert samedi de suspendre «temporairement» ses essais nucléaires si les États-Unis annulent les manoeuvres militaires conjointes prévues cette année avec la Corée du Sud. Washington a aussitôt fait connaître son refus, qualifiant la proposition de Pyongyang de «menace implicite».

Les dernières réunions au sommet entre Sud et Nord remontent à 2000 et 2007 sous les présidences libérales de Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun. Les deux présidents avaient rencontré Kim Jong-il, père de Kim Jong-un, décédé en décembre 2011.

Le dernier tour de table officiel entre les deux Corées remonte au mois de février. Il avait permis la réunion de familles, mais le fil avait été ensuite rompu en raison d'un regain de tension militaire.

Les deux États rivaux avaient décidé en octobre de reprendre leurs discussions à l'issue d'une visite rarissime et inattendue à Séoul de trois dirigeants du régime nord-coréen.

Mais à la suite de heurts frontaliers, ce dialogue n'avait pas eu lieu. La situation ne s'était pas arrangée avec la dispersion au-dessus de la frontière commune de tracts hostiles au régime nord-coréen par des activistes sud-coréens.