Les États-Unis ont tancé Taïwan mardi après que le drapeau de ce pays non reconnu par la communauté internationale eut été hissé sur le bâtiment de la représentation de Taipei à Washington.

Interrogée sur le déploiement des couleurs de Taïwan à l'occasion du Nouvel An, la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki a exprimé «la déception» de son gouvernement.  «La cérémonie du drapeau viole notre accord de longue date sur la conduite de relations officieuses», a critiqué la responsable américaine dont le pays ne reconnaît pas Taïwan comme État indépendant.

Depuis 1979, les États-Unis, comme l'ensemble de la communauté internationale, s'en tiennent scrupuleusement à la politique d'une seule Chine, reconnaissant uniquement Pékin comme seul gouvernement légitime et non l'île nationaliste.

Ce qui n'empêche pas Washington, comme d'autres capitales, d'entretenir des relations étroites, économiques et militaires, avec Taipei, via un bureau de représentation dans la capitale fédérale américaine.

«Nous avons des relations culturelles solides, mais pas de relations diplomatiques», a insisté Mme Psaki, ajoutant que des responsables américains et taïwanais avaient discuté de l'incident du Nouvel An.

Dernier accroc en date, fin décembre, lorsque Pékin s'était officiellement plaint auprès de Washington à propos de la vente de frégates américaines à Taïwan, appelant les États-Unis à cesser leurs livraisons militaires à l'île.

Le Congrès américain défend farouchement la vente d'équipements de défense à Taipei.

Dotée de son propre gouvernement, Taïwan est de facto indépendante de la Chine populaire depuis 1949, mais Pékin considère Taipei comme lui appartenant et n'exclut pas un éventuel usage de la force pour la rattacher au continent.