Le cerveau présumé des attaques de Bombay, en Inde, qui avaient fait 166 morts en 2008, a été maintenu en détention pour deux semaines, un nouvel épisode dans une affaire qui empoisonne les relations déjà tendues entre l'Inde et son voisin pakistanais.

Le 29 décembre, un tribunal pakistanais avait octroyé la liberté sous caution à Zakiur Rehman Lakhvi, une décision aussitôt dénoncée par les autorités indiennes, qui voient en lui le planificateur de ces attentats.

Mais le lendemain, la police pakistanaise avait déclaré à une instance judiciaire inférieure que le suspect était accusé d'avoir enlevé un homme il y a six ans et demi et que le juge avait garanti à la police qu'il serait gardé en détention provisoire, le temps de l'enquête.

Un tribunal pakistanais avait déjà décidé le 18 décembre de sa remise en liberté sous caution, mais à la suite de pressions de New Delhi le Pakistan avait décidé de garder Lakhvi en détention en vertu de lois sur le maintien de l'ordre public. Or ses avocats, qui avaient fait appelé de cette dernière décision, ont obtenu gain de cause le 29 décembre.

Zakiur Rehman Lakhvi, âgé d'environ 55 ans, est considéré par l'Inde comme le cerveau du raid mené par dix hommes lourdement armés qui avaient attaqué plusieurs sites, dont un hôtel de luxe, à Bombay pendant 60 heures du 26 au 29 novembre 2008, tuant notamment de nombreux touristes étrangers et faisant 300 blessés.

Il fait partie des sept suspects inculpés et incarcérés au Pakistan pour avoir planifié ou financé les attaques de Bombay, dont le procès est toujours en attente.

Six ans après, les attaques de Bombay continuent de peser sur les relations entre les deux pays, l'Inde accusant le Pakistan de faire traîner la justice, et le Pakistan lui répondant qu'elle n'a pas fourni les preuves nécessaires pour juger les accusés.