Un deuxième couple de réacteurs nucléaires du Japon est en passe d'obtenir prochainement un feu vert technique de la part du régulateur du secteur, certificat indispensable à une relance qui pourrait intervenir à l'été 2015, selon la presse nippone.

Actuellement, les 48 tranches de l'archipel (sans compter les six condamnées de la centrale de Fukushima Daiichi) sont stoppées sine die par mesure de précaution en attendant que soit contrôlée la conformité de leur sûreté vis-à-vis de normes rendues plus sévères après la catastrophe atomique consécutive au tsunami de mars 2011.

D'après le quotidien économique Nikkei de vendredi, les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama (ouest) devraient faire l'objet d'ici à la fin de l'année d'un rapport favorable de l'Autorité de régulation (NRA), avant une approbation formelle quelques semaines plus tard, après un appel aux commentaires publics d'un mois, une étape obligatoire. Cet avis de conformité devrait être rendu public et expliqué le 17 ou le 24 décembre, indique le journal.

Si tout va bien, ce couple de deux unités sera le deuxième à obtenir ce sésame, après les réacteurs 1 et 2 de la centrale Sendai (située dans le sud-ouest).

Le site de Takahama est exploité par la compagnie régionale Kansai Electric Power qui alimente une partie de l'ouest de l'archipel et était, avant le désastre de Fukushima, la plus dépendante à l'énergie nucléaire.

L'autorité se borne toutefois à donner un avis technique. L'autorisation de relancer les réacteurs, elle, doit venir des milieux politiques. Le gouvernement de droite, lui, y est plus que favorable, mais il doit auparavant obtenir le consentement des autorités locales, ce qui pourrait faire traîner en longueur les discussions.

Dans le cas des unités 1 et 2 de Sendai, l'autorité nucléaire avait jugé dès mi-juillet dernier dans un rapport de plusieurs centaines de pages  qu'elles remplissaient les critères de sûreté, et elles ne sont toujours pas réactivées. Il faudra encore plusieurs semaines ou mois avant qu'elles ne le soient, en raison de délais de procédures. Le feu vert politique local a pourtant été donné en novembre.

La majorité des citoyens japonais sont opposés à l'énergie nucléaire, mais la mobilisation contre leur relance s'est notablement affaiblie.

Cette question ne sera pas, tant s'en faut, le principal enjeu des élections législatives de dimanche que le Parti Libéral-Démocrate (PLD) du Premier ministre pro-nucléaire Shinzo Abe est en voie de remporter haut la main.