Les dirigeants du mouvement de contestation à Hong Kong ont annoncé jeudi qu'ils partiraient samedi pour Pékin dans l'espoir d'exposer aux autorités chinoises leurs revendications politiques, mais certains craignent qu'on ne leur en interdise l'accès.

Les manifestants, qui réclament l'instauration d'un suffrage universel véritable à Hong Kong, territoire bénéficiant d'un statut spécial, sont descendus dans les rues par dizaines de milliers depuis le 28 septembre. Leur nombre s'est aujourd'hui considérablement réduit, mais ils occupent toujours trois sites dans cette ancienne colonie britannique, perturbant sérieusement les transports publics et l'activité dans son ensemble.

À Pékin, «nous ne discuterons que de deux choses, à savoir la réforme politique et la question d'un pays, deux systèmes», a précisé dans un communiqué la Fédération des étudiants de Hong Kong, le fer de lance du mouvement de contestation.

Elle a précisé que son secrétaire général Alex Chow et deux autres de ses représentants de premier plan se rendraient samedi après-midi dans la capitale chinoise.

Les négociations entre les contestataires et les autorités de Hong Kong n'ayant pas donné de résultats, conduisant la situation à une impasse, les dirigeants du mouvement ont donc cette fois décidé de court-circuiter les instances locales et de directement discuter avec les hauts responsables chinois, qui ont pour leur part apporté un soutien sans équivoque au gouvernement de ce territoire.

La Fédération des étudiants a pris soin de préciser dans son communiqué qu'elle «se rend en dernier recours à Pékin et ne défie pas l'autorité de Pékin».

Territoire chinois bénéficiant d'une large autonomie, Hong Kong connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession par la Grande-Bretagne en 1997.

Pékin a approuvé le principe «une voix, un vote», mais réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorables au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats, ce que dénoncent les manifestants.