Les deux Corées ont échangé des tirs nourris de mitrailleuse de part et d'autre de leur frontière terrestre vendredi, après que le Nord a ouvert le feu sur des ballons transportant des tracts hostiles à Pyongyang, a-t-on appris de sources militaires sud-coréennes.

Aucune victime n'a été signalée. Mais des habitants de la localité de Hapsuri, dans la zone frontalière sud-coréenne de Yeoncheon, ont été évacués dans des abris par précaution, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense.

Si des échanges de tirs à la frontière maritime entre les deux États se produisent de temps à autre, les heurts à la frontière terrestre, hautement militarisée, sont extrêmement rares.

Ces échanges de tirs ont fait suite à un lâcher de tracts hostiles au régime nord-coréen, dispersés à l'aide de ballons à partir d'Hapsuri aux alentours de 14 h (1 h, heure de l'Est).

Deux heures plus tard, des tirs de mitrailleuse venant du Nord ont retenti pendant une vingtaine de minutes, a ajouté le porte-parole. Des munitions de gros calibre ont été retrouvées côté Sud près de postes frontaliers et Séoul a répliqué en tirant une quarantaine de salves «en direction des postes-frontières du Nord», a-t-il ajouté.

Des dizaines de militants sud-coréens ont procédé vendredi matin à un premier lâcher d'environ 200 000 tracts à partir de Paju, plus à l'ouest, au moyen d'une dizaine de ballons.

Séoul a pris des mesures pour empêcher ces distributions de tracts au cours des périodes de fortes tensions entre les deux Corées. Mais vendredi, le gouvernement a donné son feu vert à ces opérations en dépit des avertissements de Pyongyang qui a prévenu que ce geste aurait des conséquences «catastrophiques».

Depuis des années, des militants sud-coréens, dont bon nombre sont des Coréens du Nord ayant fait défection, dispersent des tracts au-delà de la frontière. Il s'agit de tracts de propagande dénonçant le caractère autoritaire du régime communiste et appelant les Nord-Coréens à chasser leurs dirigeants.

Les lâchers de vendredi ont été organisés à l'occasion du 69e anniversaire du parti unique au pouvoir en Corée du Nord, une date importante pour le régime communiste. Des tracts dénonçaient le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, qui n'a pas été vu en public depuis plus d'un mois, ce qui provoque de nombreuses rumeurs sur son sort en Asie.

Les deux États n'ont pas signé d'armistice à la fin de la guerre de Corée en 1953 et sont toujours techniquement en guerre.

Le mois dernier, Pyongyang avait adressé un message à la présidence sud-coréenne pour lui demander de mettre fin aux lâchers de tracts.