Le bilan de l'explosion survenue samedi dans une usine de métaux chinoise s'est alourdi à 69 morts, tandis qu'une ONG et des médias mettaient en cause les conditions de sécurité sur le site, qui approvisionne le constructeur automobile américain GM.

L'explosion, qui s'est produite à Kunshan, ville de la province orientale du Jiangsu, à 75 km de Shanghai, a fait 69 morts et près de 200 blessés, beaucoup souffrant de graves brûlures, a rapporté dimanche la télévision d'État CCTV.

La déflagration, au sein d'ateliers de polissage d'enjoliveurs de la firme Zhongrong, a fait se détacher les revêtements de métal des façades extérieures, ont constaté des journalistes de l'AFP, tandis que des images des médias locaux montraient des machines démantibulées et des fenêtres brisées.

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'accident aurait été provoqué par la combustion de la poussière produite lors des opérations de polissage.

Alors que l'agence d'État Chine nouvelle a fait état de l'arrestation de deux responsables de l'entreprise, des médias chinois s'interrogeaient dimanche sur «des défaillances de la sécurité».

«Il y a avait des inspections, mais dès qu'elles étaient terminées, plus personne ne prêtait plus attention aux règles de sécurité», a témoigné un ouvrier de l'usine, cité par l'agence Chine nouvelle.

«Des mesures comme des systèmes de ventilation adéquats auraient dû empêcher l'accumulation de particules de poussière (de métal). Cette tragédie résulte d'un laxisme des standards de sécurité», a abondé de son côté l'ONG China Labor Watch, basée aux États unis.

Zhongrong, à qui appartient l'usine incriminée, travaille notamment pour des constructeurs automobiles américains, y compris le géant General Motors (GM), selon les médias d'État.

GM, contacté par l'AFP, a assuré ne pas avoir avec lui de relation directe.

«Nous demandons à nos sous-traitants immédiats de s'approvisionner auprès de leurs propres sous-traitants en veillant à ce qu'ils répondent à des standards environnementaux et de sécurité, comme de qualité», a souligné le groupe dans un communiqué.

China Labor Watch a pour sa part estimé que GM avait «un devoir de s'assurer que la production s'opérait de façon sécurisée tout au long de sa chaîne d'approvisionnement» et qu'il portait donc «une responsabilité dans cette explosion meurtrière».

Les accidents industriels ne sont pas rares en Chine, où les normes de sécurité sont souvent mises de côté par les entreprises pour réaliser des économies et accélérer les rendements.

Selon des chiffres gouvernementaux, la Chine a enregistré plus de 640 «graves» accidents du travail au cours des sept premiers mois de l'année, ayant entraîné la mort de près de 2700 personnes.

Dans un accident très similaire à celui de Kunshan, une explosion due à de la poussière de métal dans un atelier de cadenas en aluminium avait tué 13 ouvriers il y a deux ans dans la ville de Wenzhou (est), selon des médias d'État.