Le secrétaire d'État américain John Kerry est arrivé en Inde mercredi pour des entretiens avec le nouveau premier ministre indien Narendra Modi, une visite destinée à réchauffer le climat des relations entre les deux pays, qui s'est détérioré au cours des derniers mois.

Cette visite de trois jours de M. Kerry en Inde est aussi destinée à préparer une visite de M. Modi aux États-Unis cette année. Il y a presque dix ans, en 2005, le nouveau premier ministre nationaliste hindou avait été interdit de visa par les États-Unis, en raison d'émeutes antimusulmanes ayant fait plus de 1000 morts dans l'État indien qu'il dirigeait à l'époque.

Dans un éditorial cosigné avec le secrétaire américain au Commerce Penny Pritzker dans le journal indien Economic Times de mercredi, M. Kerry a estimé que le «partenariat de longue date entre les États-Unis et l'Inde» était sur le point de connaître «une transformation historique».

«En travaillant ensemble, la plus ancienne démocratie du monde et la plus grande démocratie du monde peuvent édifier une nouvelle ère de prospérité partagée et de sécurité pour des centaines de millions de personnes en Inde, en Asie et dans le monde», a souligné M. Kerry.

La délégation américaine rencontrera des responsables indiens jeudi, et les entretiens de M. Kerry avec M. Modi sont prévus vendredi.

Au cours des deux dernières décennies, l'Inde et les États-Unis se considéraient comme des alliés naturels, unis par des préoccupations communes concernant l'essor de la Chine et l'expansion de l'extrémisme islamiste.

Mais leurs relations ont notamment été mises à mal en 2013 avec l'arrestation à New York d'une diplomate indienne, soupçonnée d'avoir sous-payé son employée de maison. L'affaire avait provoqué une tempête diplomatique entre les deux pays.

Des allégations selon lesquelles le Bharatiya Janata Party (BJP) de M. Modi a été la cible d'une opération de surveillance menée par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine à l'époque où il était dans l'opposition ont contribué à aggraver la méfiance et les tensions entre les deux pays.

Le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères Syed Akbaruddin a déclaré mercredi que la visite de M. Kerry offrait l'occasion «d'explorer des initiatives» susceptibles de relancer les relations bilatérales. Mais il a souligné que les inquiétudes concernant la cyber-surveillance seraient évoquées au cours des entretiens.

«Il y a une inquiétude considérable en Inde concernant l'autorisation donnée aux agences américaines» d'espionner «les individus, les organismes et le gouvernement indiens», a-t-il déclaré à la presse.