Une flottille chinoise est entrée mardi dans les eaux territoriales d'îles administrées par le Japon mais revendiquées par la Chine, la veille de l'anniversaire de la nationalisation de plusieurs de ces îlots par Tokyo.

Ce groupe de bateaux gouvernementaux chinois est le plus important aperçu dans les parages des îles Senkaku, appelées Diaoyu par les Chinois, depuis le mois d'avril.

Les garde-côtes japonais ont expliqué que sept navires de leurs homologues chinois étaient entrés vers 10H30 locales (21h30 à Montréal lundi) dans la limite de 12 milles nautiques (22 km) entourant cet archipel.

Un huitième navire chinois les a rejoints quelques heures plus tard, puis quatre d'entre eux ont quitté les eaux territoriales vers 16H00 locales (03H00 à Montréal mardi), tout en restant à proximité, laissant les quatre autres dans les eaux territoriales.

L'agence officielle chinoise Xinhua (Chine nouvelle) a rapporté de son côté que cette flottille représentait la 59e «patrouille» de navires chinois dans cette zone depuis le 11 septembre 2012, lorsque le Japon a acheté trois de ces cinq îles à leur propriétaire privé nippon.

Xinhua a précisé que ces «patrouilles» s'étaient approchées jusqu'à 518 mètres d'une des îles, sans déterminer à quelle date toutefois.

L'ambassadeur de la Chine à Tokyo a été convoqué au ministère japonais des Affaires étrangères. Il a dit aux journalistes présents sur place que le Japon était responsable de l'impasse actuelle, d'après l'agence nippone Jiji.

«Nous protégerons nos terres, notre espace aérien et nos mers à tout prix», a prévenu pour sa part le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, lors d'une conférence de presse. «Nous ne transigerons pas avec notre souveraineté.»

Situé à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa (sud du Japon), l'archipel des Senkaku est inhabité. Mais il occupe un point stratégique en mer de Chine orientale et les fonds marins qui l'environnent pourraient renfermer des hydrocarbures.

Interrogé sur l'opportunité pour le gouvernement nippon de baser des fonctionnaires sur ces îles, M. Suga a répondu qu'il s'agissait d'«une option», sans préciser davantage.

La nationalisation d'une partie de cet archipel l'an passé a provoqué une brusque montée de tension entre le Japon et la Chine et un gel de facto des relations au plus haut niveau entre les deux puissances asiatiques.

Une brève rencontre entre le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le président chinois, Xi Jinping, jeudi dernier en marge du G20 de Saint-Pétersbourg (Russie) a constitué le premier échange à ce niveau depuis l'aggravation du différend insulaire en septembre dernier.