L'opposition cambodgienne en a appelé au roi Norodom Sihamoni, lui demandant d'intervenir face à l'impasse politique suscitée par les législatives contestées de juillet.

«Dans le respect de l'esprit de la Constitution, je demande à Votre Majesté d'intervenir, afin de résoudre la question des irrégularités lors des élections, avec la transparence et la justice voulues par le peuple cambodgien», écrit le chef de l'opposition, Sam Rainsy, dans une lettre envoyée lundi au roi Sihamoni et rendue publique mercredi.

Le roi a répondu, dans une lettre datée du 3 septembre, qu'il accusait bonne réception de la missive, sans cependant préciser sa position.

La semaine précédente, le roi avait appelé à une résolution du conflit politique via les institutions prévues par la Constitution, reprenant l'argumentaire du parti au pouvoir de l'inamovible Premier ministre Hun Sein.

La veille, Sam Rainsy avait appelé ses partisans à descendre samedi dans la rue, alors que le régime a renforcé son système de sécurité et déconseillé aux étrangers de descendre dans la rue.

De crainte de manifestations, des soldats et des véhicules blindés restent déployés à Phnom Penh depuis les législatives du 28 juillet, critiquées de toutes parts.

Le Parti du peuple cambodgien (CPP) du premier ministre Hun Sen a annoncé conserver sa majorité au Parlement avec 68 sièges contre 55 au Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) du leader de l'opposition Sam Rainsy.

Le CNRP a rejeté ces résultats, revendiquant lui aussi la victoire avec 63 des 123 sièges du Parlement. Sam Rainsy a menacé d'organiser des manifestations de masse si une commission indépendante, avec participation de l'ONU, n'était pas créée pour enquêter sur des fraudes qu'il a décrites comme massives. Les autorités ont accepté une enquête avec les partis, mais sans les Nations unies.