La Corée du Nord a essayé d'exporter des masques à gaz, des armes et des munitions à la Syrie, a affirmé mardi un quotidien japonais, au moment où les États-Unis accusent le régime syrien d'avoir employé des armes chimiques sur des civils.

Un navire immatriculé en Libye, sous l'appellation Al En Ti Sar, a quitté la Corée du Nord pour la Syrie plus tôt cette année transportant des armes, a écrit le journal Sankei Shimbun, citant des sources anonymes américaines, japonaises et sud-coréennes.

L'armée américaine, qui a obtenu l'information, suivait le navire en coordination avec d'autres pays, a précisé le quotidien.

Le bateau a navigué à travers le détroit des Dardanelles en Turquie le 3 avril et a ensuite été inspecté par les autorités turques, averties de l'expédition par les militaires américains.

Ont de la sorte été saisis 1400 fusils et pistolets et quelque 30 000 balles ainsi que des masques à gaz, a précisé le quotidien.

Les autorités américaines pensent que le navire envisageait de décharger sa cargaison en Turquie pour la faire transiter ensuite jusqu'en Syrie par voie routière.

La Turquie a arrêté et mis en examen le capitaine après qu'il a reconnu que son navire était parti de Corée du Nord pour se diriger vers la Syrie afin d'y transporter des armes.

Le régime de Pyongyang pourrait écoper de sanctions supplémentaires de l'ONU à cause de cette expédition qui violerait les résolutions onusiennes lui interdisant d'exporter des armes.

Pyongyang et Damas entretiendraient depuis plusieurs années une relation militaire maintenue pendant la guerre civile en cours en Syrie.

La Corée du Nord aurait aussi aidé la Syrie à construire une centrale nucléaire, détruite par un bombardement israélien en 2007.

La Maison-Blanche et le département d'État américain ont indiqué lundi que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie était à leurs yeux établie, mais un petit doute subsiste encore sur leur provenance, alors que le régime de Damas et les rebelles se sont mutuellement accusés d'y avoir eu recours.

Ces armes auraient fait plus de 1000 morts dans la Ghouta orientale le 21 août, selon l'opposition au président syrien Bachar al-Assad.

Les experts de l'ONU ont pu recueillir dans deux hôpitaux des témoignages de victimes de cette attaque chimique présumée, a indiqué lundi le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.