La justice pakistanaise a une nouvelle fois prolongé vendredi la liberté sous caution de l'ex-président pakistanais Pervez Musharraf lors d'une audience sous haute surveillance militaire dans la capitale Islamabad.

Le général à la retraite, qui a mis fin le 24 mars dernier à quatre ans d'exil afin de participer aux élections générales du 11 mai et menacé de mort par les talibans, s'est présenté dans un 4 x 4 noir escorté par ses gardes du corps, sous les vivats de quelques partisans, à la cour d'Islamabad.

Les autorités avaient bloqué les principales artères de ce quartier de la capitale. Le périmètre du tribunal était quadrillé par l'armée, la police, les paramilitaires et des agents du renseignement en civil, alors que des tireurs d'élite étaient postés sur les toits.

Lors d'une brève audience, le tribunal a reconduit jusqu'à jeudi prochain la liberté sous caution de l'ancien président, au pouvoir de son coup d'Etat à l'automne 1999 à sa démission en 2008, dans l'affaire du renvoi de juges en 2007.

Les mandats d'arrêt pour son implication présumée dans les meurtres du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan (sud-ouest) Akbar Bugti et de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto avaient quant à eux déjà été gelés jusqu'à la fin de la semaine prochaine.

Lors de la dernière audience dans ces affaires, il y a deux semaines à Karachi (sud), un avocat avait lancé sa chaussure en direction de M. Musharraf. La scène avait été captée par les chaînes pakistanaises et diffusée en boucle.

Les avocats de M. Musharraf doivent aussi se présenter lundi à la Cour suprême pour tenter de bloquer l'ouverture possible d'une quatrième procédure contre lui, cette fois pour avoir trahi la constitution en imposant l'état d'urgence.

Pervez Musharraf est candidat aux législatives nationales du 11 mai à Chitral, petite ville du nord du pays, sous la bannière de l'APML (All Pakistan Muslim League), un parti créé en exil et qui ne comptait aucun député à l'Assemblée sortante.