Au moins 371 personnes ont été tuées et près de 4,5 millions affectées par des inondations consécutives aux pluies de mousson cet été au Pakistan, notamment dans le sud, a annoncé vendredi le Service national de gestion des catastrophes naturelles (NDMA).        

Le pays avait déjà été victime d'inondations les deux étés précédents, dont les plus graves de son histoire en 2010 avec 21 millions de sinistrés et 10 milliards de dollars de dégâts ou de manque à gagner.

Comme les deux années précédentes, la majorité des personnes sinistrées cette année (2,8 millions) se trouvent dans la province du Sind (sud), selon le NDMA qui en dénombre également environ 705 000 dans le Baloutchistan (sud-ouest) et 887 000 au Pendjab (centre).

Le porte-parole du NDMA, Ahmad Kamal, a estimé que les inondations de cette année étaient à ce stade moins importantes que celles de l'an dernier, qui « avaient affecté 9,1 millions de personnes » au total, et celles de 2010.

Les inondations de cette année ont commencé début septembre. Près de 80 personnes avaient alors été tuées et des dizaines blessées en quelques jours, notamment dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), adossée à la frontière afghane, et dans le Cachemire administré par le Pakistan (nord-est).

L'UNICEF a de son côté indiqué vendredi dans un communiqué qu'au moins 2,8 millions de personnes avaient été affectées par les inondations cette année, dont 1,4 million d'enfants, et parmi ces derniers 392 000 de moins de cinq ans.

L'agence onusienne pour les enfants a ajouté avoir déjà réussi à fournir de l'eau potable à 183 000 sinistrés au Pendjab, au Baloutchistan et dans le Sind.

« Les enfants de familles très pauvres sont parmi les plus affectés par ces graves inondations et ont besoin de notre aide immédiate », souligne dans ce communiqué la représentante adjointe de l'UNICEF au Pakistan, Karen Allen.

L'agence onusienne a selon elle besoin en urgence de 15,4 millions de dollars pour fournir de l'eau et des services d'hygiène à près de 400 000 personnes qui en auront besoin dans les prochains mois, ainsi que de l'aide en matière d'éducation, de santé et de nutrition.

L'UNICEF s'inquiète notamment des conséquences des déplacements de population engendrés par les inondations sur la santé des jeunes enfants.

La raréfaction des accès à l'eau potable renforce les risques de les voir contracter « des diarrhées ou des maladies telles que le paludisme, la polio ou la pneumonie », souligne-t-elle.

Le NDMA semble, lui, écarter pour l'heure tout appel à une aide internationale. « Aucune décision n'a été prise. Le gouvernement pense pour l'instant que la situation peut être gérée avec nos propres ressources », a déclaré M. Kamal.